vendredi 23 septembre 2016

Où qu’est la bonne Pauline? A la gare, elle pisse et fait caca. (version grecque)




Nous revoici à nouveau face à l’écran, pour de nouvelles cartes postales. Mais avant cela, notre grand jeu de l’été !!! trois bonnes réponses me sont parvenues. Trois personnes aussi atteintes que moi ? Non, juste trois personnes qui ont le sens du symbole, le sens de l’humour (si c’est comme moi, alors c’est grave, quand-même !)

C'est une maison bleue
Adossée à la colline
On y vient à pied
On ne frappe pas
Ceux qui vivent là
Ont jeté la clé
 (Maxime Leforestier)


Une carte postale datant du 8 août: nous nous sommes rendus à Gasthuisberg pour un contrôle suite à l’opération de juin. J’ai fait part de mes craintes au Professeur (moins de force dans les doigts, de motricité dans le bras gauche, douleurs aux épaules et à la nuque après l’opération, …). Il m’a rassuré, me disant que je ne devais pas m’en faire, que c’est le chemin normal après cette opération. Les douleurs sont dues aux muscles qui ont été déplacés, étirés, peu ou pas utilisés par après. C’est aussi un cercle vicieux: je fais peu d’exercices physiques, donc j’ai peu de force; si je fais de la musculation, cela me fait mal, donc j’en fais peu. Peu d’exercices signifie prise de poids, donc plus d’efforts pour me mouvoir… Tout est une question de patience… qui se compte en mois. C’est vrai que je commençais à paniquer, craignant de perdre force et motricité dans le bras, de me retrouver avec un bras paralysé. Je ne voulais pas alarmer Madicte (mais en même temps, c’est elle qui m’habille et me déshabille chaque jour, n’ayant réellement plus de force dans le bras gauche; donc elle voit que ça ne va pas). Il n’en est rien ! Le soir même, soulagé en repensant aux paroles du Professeur, je me sentais terriblement émotif. Nous regardions la TV et les larmes coulaient discrètement: toute la tension s’en allait. Je reste encore avec cette limite physique, mais, comme dirait le philosophe Prohey – Minand, grand ami de Annaïk Laborné, sans cette épée de Damoclès qui me pend au bout du nez…
Carte postale « auto » : la nouvelle voiture est arrivée au garage où elle va subir les transformations et adaptations pour que je puisse la conduire seul. Premiers essais : fauteuil chauffeur, commandes accélérateur et frein à positionner correctement. Le lift est déjà en place ! Madicte disait qu’elle voyait des étincelles dans mes yeux… C’est vrai que cette échéance se rapproche ! Bientôt autonome… pour les déplacements. J’ai fait un tout petit tour pour que le mécano m’explique le principe des commandes manuelles (gaz et frein). 



Une carte postale difficile à qualifier: dans mon chemin vers l’autonomie, je me vois demandeur de certaines choses qui me rassurent, qui me permettent de m’affirmer. Le besoin d’avoir mon trousseau de clefs de la maison, de l’appartement, pouvoir payer moi-même des achats avec ma carte de banque, m’occuper seul des poubelles, du tri des cartons et papiers, choisir un livre ou une BD dans la bibliothèque. Mais dans le même temps je dois faire appel à Madicte quand un sac poubelle est trop lourd, j’oublie mon trousseau de clefs, n’ayant plus le réflexe de devoir penser à de tels détails quand nous partons quelque part. Si nous sommes ensemble au magasin, Madicte va sortir sa carte de banque pour payer, sans penser à mal… juste par habitude. Il me faut passer par un intermédiaire pour avoir un livre ; et encore… dans certains cas c’est à moi de dire précisément où peut se trouver le livre souhaité. Or… depuis que nous habitons au rez- de-chaussée, tout l’étage a été chamboulé ! La bibliothèque est devenue une caverne d’Ali Baba ; on y a entreposé les BD horizontalement: bonne chance pour aller pêcher un livre tout en-dessous de la pile ! J’ai l’impression que mon univers se rétrécit: plus de travaux au jardin, pour ainsi dire plus de travaux ménagers, etc… Déjà vivre en chaise roulante, c’est assez diminuant (si si, quand-même), mais quand de petits détails viennent rajouter une frontière à mes limites, c’est dur. Dois-je me défaire de mon trousseau de clefs ? Si nous faisons des achats ensemble, qu’est-ce que ça peut faire que ce soit Madicte qui paye, ou moi ? Il y a cependant la nouvelle voiture qui arrive bientôt… ce sera une sensation de liberté, d’autonomie !

Le jardin reste un sujet de préoccupation… Nous sommes aidés par la famille, par les amis, et autant j’apprécie tout ce qui est fait, autant je me sens encore rongé par tout ce que je ne sais plus faire. Lâcher le passé fait partie de mon chemin, mais je sens que ce passé s’accroche à moi (ou peut-être est-ce moi qui m’y accroche ?) Ma nouvelle Vie avance, elle est devant moi mais il m’arrive de me retourner. Le bon sens (et vous tous) me dit qu’il ne faut pas rester tourné vers le passé. Et pourtant certains domaines font mal dans leur nouvelle version. Mes calculs montrent qu’une aide mensuelle (famille et amis qui viennent retrousser leurs manches au jardin) représente en moyenne 70 heures. Ce sont 70 heures que je prestais moi-même autrefois. « C’est là qu’est l’os ! »

Het is echt moeilijk voor het ogenblik. Soms blijf ik “droog” een paar dagen, en soms op een dag heb ik 3 of 4 luiers nodig, en soms evenveel propere broeken, en evenveel douchen! En mijn lieve Bénédicte die blijft rustig, die zegt dat het niet erg is, dat ze is daar om mij te helpen. Een engel!!! Altijd met rust actief zijn, klaar om mij te steunen. Ik vind het zo leuk als jullie thuis komen: babelen, snoepen, hulp voor een afwas die daar lag, water geven aan de bloemen. Samen lachen. Ik mis contact met mensen. Oh, het is zo leuk, zo mooi om met Bénédicte te zijn, maar soms heb ik anderen contacten nodig. Ik zal binnenkort mezelf kunnen verplaatsen, maar ondertussen wacht ik op jullie bezoeken.
Bénédicte is een week met een vriendin naar zee geweest. Juist als de vorige keer was ik thuis alleen: kiné drie keer/week, poetsvrouw twee keer/week, psy aan huis een keer/week, vier bezoeken op deze week, Emilie en Jan wonen hierboven, levering materiaal thuis, verpleegster twee keer/dag, … Noemt U dat Pierre thuis alleen laten?
We zijn de eerste week van september naar Oostende geweest, een week sessie voor Bénédicte (Op adem komen aan zee). Het was in de vroegere Koninklijke Villa. Personeel echt vriendelijk: kleine familiale sfeer. Een week (nog!!!) zonder zorgen, zonder laptop, zonder administratie. Ik mocht mee, maar niet deelnemen aan de activiteiten: het was juist voor mensen die kanker hebben, of hebben gehad. Voor Bénédicte (en ook voor mij) was het de gelegenheid om ongelofelijke en moedige mensen te ontmoeten. We waren met drie echtgenoten ter plaats. Soms samen, soms elk op zijn weg appart. Ik heb veel kunnen lezen en wandelen met de handbike. 

Merci pour les encouragements, les visites, les repas apportés tout préparés ou faits sur place: vous êtes des anges gardiens !
Idées musique ?
Une chanson de mon enfance, à cette époque je ne comprenais rien aux paroles, à 10 ans c’est la mélodie qui compte: Le ruisseau de mon enfance, de Salvatore Adamo. Je n’ai jamais su s’il parlait de la Trouille ou de la Haine… Tiens, savez-vous que c’est la Haine qui a donné son nom au Hainaut ?
Avez-vous vu Johnny Clegg avec Nelson Mandela (Asimbonanga) ? Le sourire de Mandela est terrible ! Quel Homme !!!
Et aussi, pour finir, quelques variations sur un même thème… (Dueling banjos) :