vendredi 29 juin 2018



Après plusieurs mois de silence, voilà à nouveau le temps de reprendre la plume. En arrivant dimanche passé à notre appartement, nous avons eu droit à un coucher de soleil magnifique, digne du film de Jonathan le Goéland. C’était comme si le ciel me faisait un clin d’œil en me rappelant le Sanctus de Neil Diamond que nous avions chanté le matin même avec la chorale, accompagnés d’un violon et d’un violoncelle.







C’était une messe festive où la chorale clôturait son année de « travail ».  Nous avions préparé cette eucharistie en cherchant des textes et des chants sur le vivre ensemble dans la diversité.
Je me suis retrouvée volontaire pour dire l’homélie…
C’était vraiment un beau moment festif de partage joyeux et d’harmonie.
Le seul bémol pour moi, c’était l’attitude sinistre du prêtre, curé d’une paroisse voisine dont le rayonnement était inversement proportionnelle à notre enthousiasme.  Sincèrement, je me demande à quel point cet homme doit être souffrant ou mal dans sa peau pour arriver à montrer de son sacerdoce une image si triste, terne, coincée et impersonnelle.  J’ai parfois l’impression qu’il fonctionne comme un automate préréglé. Pas de place pour une salutation à l’assemblée, aucune personnalisation, pas un sourire ou un mot chaleureux.  Au contraire, il n’était pas content de notre prise de liberté dans la préparation et l’a exprimé à notre dirigeante après la messe.
Ce n’est pas étonnant qu’avec des figures de proue pareilles notre église se vide.
« Notre » André me manque.  C’était notre curé d’avant.  Ayant passé de nombreuses années à Verviers il en avait ramené la bonne humeur et la cordialité.  Son sourire et son humour étaient communicatifs.  Il était à l’écoute de ses paroissiens et appréciait la participation des laïcs.
Il a pris sa retraite il y a déjà plusieurs années. Depuis lors notre paroisse est orpheline et l’église se vide.  En théorie ce sont les quelques prêtres de la fédération qui se relaient dans les différentes paroisses, mais nous avons la poisse….  La plupart du temps c’est nous qui tirons le valet de pic…
Il y a des dimanches où la chorale est plus nombreuse que l’assemblée.  Je dois dire honnêtement que ça faisait déjà longtemps que moi aussi j’avais déserté.  Mais en participant à nouveau à la chorale, je me dois de reprendre plus régulièrement le chemin de l’église.  Souvent je me surprends à une sorte de surdité et de mutisme sélectifs.  Toutes ces formules gravées dans nos mémoires depuis notre enfance me paraissent souvent obsolètes et ne correspondent plus à un langage compréhensible qui touche le cœur et l’âme. Au moment du credo, il n’y a que quelques paroles qui sortent de mes lèvres, comme je n’adhère pas aux autres, je me tais.  Suis-je hypocrite ?  Je ne le crois pas, je m’estime encore faire partie d’une communauté de croyants.  Je crois surtout en l’Amour et le Christ reste pour moi un prophète qui a incarné l’Amour et qui peut me guider.  Mais je crois aussi que chacun porte en son cœur une part de divin et que si nous arrivons à nous accorder au mieux avec notre âme, nous pouvons être, chacun à sa façon unique, passeur de lumière pour les autres.
Mais clôturons cette carte postale « religieuse ».
Vous vous souvenez sans doute de ma dernière participation au blog au mois de janvier.  Je parlais de l’hiver qui m’avait semblé si long et de ma difficulté à garder le moral.  Evidemment en janvier, ce n’est pas la saison des pêches.  Maintenant elles sont là, toutes douces et juteuses. Oui, la pêche revient !!!
Depuis quelques semaines je sens enfin une autre énergie en moi.  Les traitements antihormonaux ont plié bagages et ont fini par ne plus laisser de traces.  Je me réapproprie tout doucement mon corps et mes humeurs.  Les traitements chinois et énergétiques continuent de me soigner et de me reconstruire.
Le soleil du Maroc et de l’amitié de Manuela et Ali m’ont fait sortir de la grisaille en avril.  Notre passage chez Brigitte et Jean-Philippe dans leur maison provençale adaptée aux PMR nous ont offert il y a deux semaines nos premières vacances communes à l’étranger depuis l’accident de Pierre il y a quatre ans. J’ai pu y réaliser un des souhaits de ma « Bucket List » : visiter les champs de lavande en fleur.  L’abbaye de Senanque était trop loin, mais la vallée de la Cèze a fait notre bonheur.








Avant de partir en vacances je me suis offert un nouvel appareil photo compact avec un zoom très performant.  C’est génial ce que ces petits appareils sont capables de donner comme précision et netteté.  Un chouette nouveau joujou ! Sur ce pas, je me suis inscrite à partir de septembre à un cours de photographie digitale. Question de pouvoir m’en servir encore mieux.
Oui, j’ai enfin l’impression de sortir des décombres. A la maison je nage tous les matins au sortir du lit, c’est le pied !  Les mardis après-midi j’accompagne des dames pensionnées du village qui partent en vadrouille en vélo électrique sur les chemins « Ravel » du coin.  Je suis la plus jeune, mais pas la plus performante ! Notre doyenne est notre guide: une dame de 88 ans.  Bon pied, bon œil, elle en paraît 15 de moins. Chapeau !  Moi qui ai peur de mal vieillir, j’admire sa vitalité, son dynamisme.
Le verbe vieillir se conjugue à tant de modes différents. J’aime la phrase qui dit que les personnes âgées sont seulement jeunes depuis plus longtemps que leurs cadets.
C’est fou comme à partir d’un certain âge les différences peuvent être si marquées.
Ma nounou, Myselle, il y a 10 ans était encore si bien.  Autonome, vive d’esprit, solide, mobile, joyeuse, je la voyais devenir nonagénaire comme son papa.
Il y a quatre ans environ alors qu’elle avait 85 ans, on lui a diagnostiqué cette sale maladie d’Alzheimer.  L’année passée il a fallu la confier à une maison de soins, car elle ne pouvait plus rester seule dans son appartement.
Mon cœur saigne.  Qu’est-ce que c’est triste de la voir décliner ainsi.  Elle qui nous a portés dans son cœur dès notre naissance, elle qui nous a appris tant de choses, qui nous a aidés à grandir, à devenir adultes, elle qui a porté nos enfants dans son cœur dès leur naissance, qui les as vus grandir et devenir adultes, voilà qu’elle a besoin de nous pour la guider, pour veiller sur elle, pour lui donner toute l’affection que nous avons engrangée avec elle durant ces nombreuses décennies. Son esprit, comme un pull que la roue du temps détricote, s’effiloche petit à petit. La communication orale devient compliquée.  Avec elle il n’y a plus que l’essentiel qui survit: être là pour elle, vivre l’amour inconditionnel, passer des petits moments de bonheur en contact avec la nature et les lieux qui lui sont encore familiers.  Lui prendre la main, la serrer dans nos bras, la porter dans notre cœur et l’accompagner jusqu’à son passage de l’autre côté du décor.  Ainsi la boucle sera bouclée.

Pierre et moi avons une pensée très particulière aujourd’hui, en ce dernier jour de l’année scolaire pour tous nos collègues et amis qui terminent l’année scolaire.  Nous leur envoyons tous nos vœux pour des vacances bien méritées ensoleillées et ressourçantes. Les amis, faites le plein de bonne énergie et de bonheur afin de pouvoir redémarrer en septembre, gonflés à bloc dans l’enthousiasme et la joie d’une nouvelle année scolaire.