vendredi 1 mai 2020

Et ces albums-là, les connaissez-vous ?




Le temps passe… Il y a peu de nouvelles, le confinement est de rigueur, le quotidien presque banal. Certains de nos proches amis ont été touchés par le corona mais s’en remettent bien. C’est presque difficile à dire, mais nous avons de la chance d’habiter à la campagne: nous sommes très vite dans les champs, dans les plantages quand nous voulons nous aérer; les personnes vivant en ville, en appartement ont parfois moins d’occasions de s’échapper pour aller s’oxygéner.
J’ai quelques cartes postales à partager.
La première est une carte postale pleine de bonne humeur. Il faut voir Madicte le matin, au petit déjeuner ! Il y a quelques jours, elle s’est mise à danser sur l’air du « Ma na ma na » des Muppets ! Une autre fois elle réinvente du Simon et Garfunkel, une autre fois c’est gare au gorille, une autre fois elle cherche les paroles d’une chanson de Renaud… Un matin elle était à la salle de bains et cherchait les paroles de la Salsa du démon. Et j’en passe ! Le matin n’est jamais triste ici. Je ne vous décrirai pas certaines chorégraphies autour du lit quand elle va chercher ses vêtements au dressing. Courage, bonne humeur, force, elle a tout l’attirail de la joie !


Une autre carte postale pleine d’émotion… Les extrêmes se cotoyent sans état d’âme. Myselle, la demoiselle qui a été présente auprès de Madicte et de toute sa fratrie pendant plus de 20 ans, s’est éteinte en douceur une semaine avant Pâques ; A cause du corona, nous ne pouvions plus lui rendre visite, mais par Whatsapp nous avons pu lui dire au-revoir. Elle ne savait plus parler, mais on voyait qu’elle était présente quand Madicte lui chantait un chant en direct. Elle caressait l’écran du smartphone de son infirmière en y voyant Madicte. Pendant des années elle a donné, elle a été présente auprès de chacun. A partir de sa mise à la pension, elle passait chaque semaine une journée à la maison, et durant des années elle allait encore un WE sur deux chez mes beaux-parents. Elle s’est occupée de la génération suivante, elle nous a tant donné (à nous et aux autres de la fratrie), je ne saurais pas tout citer. Pour Madicte, c’est un grand vide, une histoire qui se termine. Merci Myselle !


Une carte postale « même dans les vieux couples, il y a encore des « première fois ». Madicte commençait à trouver ses cheveux trop longs… Elle m’a fait confiance et je les lui ai recoupés. D’abord j’ai dégrossi aux ciseaux en essayant d’imiter les coiffeurs dans leur manière de tenir les cheveux et de couper ce qui dépassait des deux doigts de longueur. Puis j’ai égalisé avec la tondeuse. Résultat pas trop catastrophique, elle n’a pas demandé le divorce pour maltraitance, humiliation en public ou abus de pouvoir. Nous avons fait cela au jardin, laissant les cheveux dans l’herbe. Le lendemain matin Madicte a photographié une bergeronnette qui emportait des (petites) touffes de cheveux pour améliorer la douceur de son nid ! Rien ne se perd ! Une autre « première » : j’avais demandé à Madicte de s’occuper du renouvellement de l’antivirus de mon ordi. Le lendemain elle me parle de l’antivirus et me donne des détails qui ne trouvaient pas leur place dans la case « compréhension » de ma p’tite caboche. Elle parlait de mon ordi et moi, ayant en tête le problème du corona, je ne voyais pas ce que l’informatique allait régler au niveau planétaire.
Emilie nous demande ce dont nous avons besoin quand elle va faire des courses, nous sommes donc épargnés de courir le risque dans les magasins. Nos seules sorties se font au jardin ou lors des balades à vélo. La campagne est belle avec les arbres en fleurs sous le soleil et sans trop de touristes, tout cela nous donne une impression de calme, de sérénité. Madicte suit ses cours de photographie via vidéo-conférence. Elle a cousu des masques pour des amies infirmières qui font des visites à domicile. C’est du travail sérieux: il y a des plis à faire, il faut une poche intérieure pour y glisser un filtre. Dans les coffres à trésors de ma femme, il y a de nombreux tissus qui parfois me donnaient envie de faire un grand feu… Voilà que certains ont trouvé une nouvelle destination : ses draps « de jeune fille » de l’époque où elle était au pensionnat, de vieilles serviettes damassées blanches très grandes, comme on n’en emploie plus. Tout ça a servi !
Depuis le début du confinement, nous avons droit à un mini concert chaque soir à 20.00 h ! Mon beau-frère Yvan nous chante quotidiennement une chanson de Renaud ! Bravo mec ! Talent, constance, plaisir !
Je suis touché comme beaucoup veillent sur nous: des mails, des coups de fils, etc… Raymond a emporté mes roues pour y injecter un produit anti-fuites. Tant qu’il y était il a pulvérisé nos buis, qui ont pour la première fois cette année accueilli ces chenilles qui se régalent des feuilles de buis. C’est bien la plante que je préfère dans notre jardin, il y en a un peu partout, d’origines diverses, venant de Wasmes, de Thimougies, de chez Marcel le voisin, de St Michel d’Euzet, de Nieuwenhoven, … Ils ont tous une histoire. Je serais triste de les voir crever.

Quelques idées « musique » : j’ai trouvé sur Youtube la musique générique de fin du feuilleton « Alice Nevers, le juge est une femme », il s’agit du groupe Pride, le morceau s’appelle Syntax. Il y a aussi tous les concertos (certains puristes préfèrent le pluriel concerti) de Vivaldi pour piccolo. Enfin une version étonnante de la chanson de Barbara « Quand reviendras-tu ? » par Gérard Depardieu (si si).
Courage, le déconfinement est en vue à l’horizon ! (horizon : ligne fictive qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on s’en rapproche)