dimanche 24 décembre 2017

Heï Benek Heï Blavek


Me revoici, cette fois avec quelques cartes postales uniquement. La première est une très bonne nouvelle :

-        Nous avons eu une rencontre chez l’expert judiciaire et, enfin, il y a (presque) un accord entre les parties, en ce qui concerne les remboursements et les dédommagements. L’expert doit rédiger son rapport maintenant, puis ce sera le rôle du Tribunal(si j’ai bien compris car mon Gouvernement me signale, à la relecture de ce texte, que si les parties tombent d’accord, on n’ira pas au Tribunal). On ne voit pas encore le bout du tunnel, mais on nous a rétabli le courant et la lumière dans le tunnel !

-        Je suis passé à Pellenberg il y a quelques jours et suis allé voir les nouvelles installations de revalidation (kiné, ergo, sport,etc…). Je me suis alors souvenu que lors de ma revalidation il y a un an on avait mesuré la force de mes poignets en arrivant fin novembre (main gauche : 15, main droite : 25), puis à mon départ en janvier (main gauche et main droite : 30). J’ai demandé s’il était possible de remesurer ma force, ce qui a été fait : main gauche 55, main droite : 60 !!! Je ne sais pas si cela se mesure en Joules, en Kilos, en Watts, en Caramels… mais c’est assez impressionnant.

-        L’effet papillon, vous connaissez ? Une carte postale remplie d’odeurs agréables, surtout à la fin. Nous avons eu une drôle de blague à la maison : Madicte se rendait au congélateur pour y prendre de quoi nous sustenter et constata que l’un des congélateurs était éteint. A l’intérieur, certaines denrées étaient encore bien dures, mais d’autres avaient sérieusement dégelé. Notamment des truites qui avaient pour ainsi dire retrouvé la souplesse de leur vivant. Première chose à faire : les cuire, puis on avisera. Une douzaine de truites, ça ne tient pas dans une poêle, donc Madicte les répartit dans plusieurs. Puis nous continuons à explorer le congélateur défectueux. Il y avait des fruits rouges avec lesquels nous avions (autrefois)  prévu de faire des confitures. Bon… On va s’y mettre ! Madicte aux casseroles, Pierre aux pots de confiture à nettoyer. Ah, mais… Pour nettoyer les pots de confiture, il faut de la place dans et autour de l’évier… Les poêles ayant servi pour les truites doivent être nettoyées et, tant qu’à faire, il y a la vaisselle de la veille. Pesée des fruits (10 kg), puis contrôle de la réserve de sucre : il nous en reste 2 kg. Zut, nous n’avons pas assez de pots non plus ! Une seule chose à faire : aller racheter du sucre, des pots et de la paraffine. Puisqu’on y est, faisons nos courses hebdomadaires également. Mais n’achetons pas trop : dans les jours à venir nous allons consommer certains produits fraichement dégelés qui ont déjà trouvé place dans le frigo. Oui, mais…. qui fait des confitures en cette période de Noël ? L’offre de pots vides est limitée dans les magasins. Nous avons donc raflé ce qu’il y avait de pots au rayon du Carrefour à Hasselt. Tant pis pour ceux qui ont aussi des confitures à faire en urgence. Alors… organisons-nous : où mettre les pots propres ? On va les mettre sur la table roulante. Où est-elle ? Ah oui : au garage, remplie de brols en tous genres. On va précieusement déposer les brols sur le sol, ok ? Mais attention, c’est provisoire hein ! Donc 10 kg de fruits, plus 10 kg de sucre, ça fait dans les 20 kg (à la grosse louche). Répartition des fruits dans deux casseroles (attention : veiller à un équilibre correct entre cerises, fraises et groseilles rouges dans chaque contenant), puis répartition dans d’autres casseroles pour hâter le dégel complet et la cuisson subséquente. Ca sent bon dans la cuisine, ça me rappelle des images d’enfance de Wasmes. On touille ! Aïe: le téléphone sonne, Pierre est au garage, c’est Madicte qui l’entend et va décrocher, appelant Pierre à la rescousse pour touiller. Les pots se remplissent. Ils refroidissent. Où va-t-on les mettre ? Ben… provisoirement sur la table roulante ! Le lendemain, visite d’un couple d’amis à qui nous racontons notre marathon. « Ah, mais si vous nous l’aviez dit… Nous avons des dizaines de pots vides à la cave, nous en parlions encore hier ! ». Je pense passer une annonce pour voir si personne n’a une armoire pour y mettre des pots de confiture, plutôt que d’aller en acheter une. Mais même si nous en recevions une, il faudrait faire de la place au garage !


-        Nous avons eu le bonheur d’assister à un concert dans la splendide salle octogonale de l’ancien séminaire de St Truiden. Une chorale venue d’Afrique du Sud, the Bloemfontein Chidren’s Choir. WAOW !!! Des jeunes de 8 à 18 ans, avec des voix qui m’ont soulevé hors de ma chaise. La dame qui les dirige a lancé cette chorale en 1987, avec la beauté de la voix comme unique critère d’admission. Pas de ségrégation liée à la couleur de peau, de critère de richesse. Une soirée trop courte, où ces jeunes nous ont revisité de grands classiques adaptés : Adiemus, Brel , Léonard Cohen, Mozart, Armstrong, Lennon, … Que du bon nom didjo !!! Pour accéder à la salle, il a fallu emprunter une chaise fixée sur un rail. C’était une première pour moi. Visiblement, ils n’ont pas ma taille : on aurait dit King Kong sur une chaise de Barbie !. Nous avions de très bonnes places au premier rang, mais je ne pouvais m’asseoir sur l’un des sièges, je suis donc resté dans le couloir entre les places des spectateurs. Jusqu’à ce qu’une dame vienne me dire que je ne pouvais pas rester là : les jeunes avaient besoin des couloirs entre les chaises pour leur chorégraphie. Donc déménagement, on me place « hors public », juste devant la scène, à un mètre des fesses de la dirigeante (on était à peu près à la même hauteur…, les fesses et moi). Mais très vite ce sont les enfants qui ont attiré mon attention. Dès le début je me retrouvais en pays de connaissance : ces visages, ces sourires, cet entrain, ce bigarrage de couleurs de peaux… Je me voyais à l’école ! Certains visages me rappelaient des visages d’élèves ; les enfants sont les mêmes partout sur la Terre ! Seul petit regret : je ne pouvais serrer la main de Madicte… Il y a des instants de magie où la complicité est très forte ! Il nous restait le regard pour communiquer nos émotions. Nous avons rejoué à King Kong et Barbie en partant… Une belle soirée ! La Vie est belle !

-        Madicte vient de partir rejoindre une copine. Je suis seul, face au jardin grisâtre. Le peuplier m’offre sa silhouette sur un fond de ciel gris. Mais dans cette demi-brume quelque chose bouge : en contre-jour je vois la silhouette d’un pic entrain de sculpter le bois… Il remonte dans l’arbre. La tête en haut, la tête en bas, il s’active. Ah, mais non, il ne sculpte pas : il cherche sa nourriture. Même dans la grisaille de ce début d’hiver, la Vie est là !

-        Je regardais sur Youtube des extraits d’un concert de Jean-Jacques Goldman. Il y a des moments forts, des moments d’humour. Parfois les caméras filment furtivement le public. On y voit la joie, le déchaînement des gens. On y voit à l’occasion des gens proches, un couple autant en harmonie avec la musique qu’en harmonie avec soi-même. Bouffée d’émotion : comme j’aimerais y être… Pourtant je ne suis pas à plaindre : quand j’y pense, j’ai eu souvent l’occasion d’assister à des concerts à Forest-National : Queen, Johnny Claig, Renaud, Paul Simon, Tracy Chapmann … Rien que du bon ! Avec aussi de bons moments de proximité, de complicité avec ma Madame ! J’ai vécu cela, je suis reconnaissant de tout ce que la Vie m’a donné. Mais parfois, une larme fait surface… Le passé est le passé, mais je reste quotidiennement confronté à ma situation. La douche accueille moins de larmes qu’il y a deux ans, mais l’émotivité est encore bien présente. Mais je sais qu’il y aura encore des concerts !

Je vais m’arrêter ici, ce texte sera lisible pour la nuit de Noël ! Nos vœux vous sont déjà parvenus, mais je profite du clavier pour vous re – souhaiter une très heureuse fête de Noël et une superbe année 2018 ! Merci à chacun et chacune pour ce que vous êtes pour nous ! Nous sommes courageux à l’occasion, mais avec vous nous sommes forts ! Je vois la force de l’Amour, de l’Amitié à chaque instant (vous pouvez vous reconnaître dans ces mots). Je vois combien Madicte se bat, déplace des montagnes pour nous, pour moi !  Allez, soyez fous !

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