mercredi 8 juin 2022

« Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. » (Julos Beaucarne)

 

“… j’ai appris que pour chaque pomme véreuse, il y en a mille autres succulentes.  Et qu’il faut faire confiance à la bonté intrinsèque en chacun de nous.  Alors, seulement, l’ont peut vivre et aimer pleinement. » (Lucinda Riley dans les Sept Sœurs, tome 1)

 

 Nos textes se font plus rares, cela ne nous empêche toutefois d’avoir une vie bien loin d’un long fleuve tranquille …

Après s’être battus avec acharnement pour obtenir un dédommagement correct permettant d’adapter notre maison à la mobilité réduite de Pierre, nous voilà signant en mars 2021 un accord avec un entrepreneur trouvé par notre architecte.
Faisant confiance, nous versons un premier acompte de 20% au moment de cette signature.
Les travaux commenceraient en septembre 2021.  Une nouvel acompte nous est demandé au moment de la date prévu pour le démarrage du chantier.  Confiants on verse la deuxième tranche à nouveau de 20%, mais …  le chantier ne démarre pas et l’entrepreneur nous donne des excuses qui pourraient être valables justifiant son retard. Entretemps on parle dans les médias flamands d’escroqueries commises par des entrepreneurs peu scrupuleux demandant de gros acomptes.

On serre les fesses et demandons à un ami de contrôler les données fiscales de l’entrepreneur en question.  Comme il semble en ordre, cela endort à nouveau notre méfiance…

Fin mars 2022 le chantier démarre pour de vrai …  pendant 5 jours.  Le temps de démolir notre terrasse arrière, de casser deux gouttières, de creuser des tranchées pour les fondations des deux extensions prévues et de laisser à plusieurs endroits de notre jardin des gros tas de gravats.

Après ça, plus moyen d’avoir un contact avec l’entrepreneur qui est aux abonnés absents.
Deux ouvriers viennent sonner à notre porte, fin avril et soucieux de notre sort, nous signalent ne plus être payés.  Nous avons bel et bien affaire à un escroc qui sur plusieurs chantiers non seulement s’est fait de gros acomptes, a fourni un travail tout à fait médiocre pour ne pas dire à refaire, et a tout laissé en plan. Le 12 mai le tribunal déclare sa mise à la faillite…. Les comptes de son entreprises sont vides…  Nos acomptes sont perdus…

Inutile de vous dire notre colère, notre impuissance non seulement d’avoir perdu « bêtement/naïvement » une somme qui représente deux années de salaires, mais surtout d’avoir côtoyé un homme qui a joué avec nos pieds dès le début, pendant des mois, comme un prédateur, nous emberlificotant dans son filet de mensonges sans vergogne.
On en est malades.
Les pommes véreuses existent et elles empoisonnent beaucoup de gens autour d’elles.

Par après on apprend qu’il n’en est pas à son premier essai, qu’il avait déjà fait faillite il y a quelques années et qu’il avait redémarré une entreprise au nom de sa femme…
A une autre victime il a déclaré qu’en Belgique on ne pouvait rien faire contre lui et qu’il savait ce qu’il faisait. Merci la législation belge qui protège les escrocs !


Nous avons des contacts avec une autre famille de dupés.  Leur situation est bien plus difficile encore. Toutes leurs économies y sont passées, ils payent un emprunt, louent un petit appartement pour le couple et les trois enfants et tous les travaux effectués par l’entrepreneur à leur maison doivent être défaits et recommencés tellement la qualité laisse à désirer.
Nous pouvons donc nous estimer heureux que les dégâts chez nous sont plus limités.

Voulant porter plainte pour abus de confiance et escroquerie, nous prenons rendez-vous au bureau de police local. Le préposé, fort peu aimable, nous envoie promener et refuse de nous entendre et de rédiger un P.V., disant qu’il faut s’adresser au tribunal civil pour ce genre de problème. Nous avons beau lui dire que nous sommes conseillés par un juriste compétent nous ayant dit de porter plainte chez eux,  cela ne change rien et il n’est même pas disposé à nous dire où et à qui nous devons alors nous adresser. Nous rentrons bredouilles.

Un exemple de plus concernant l’empathie et le professionnalisme de certains membres des services publiques… Oui, ils sont surchargés, du moins certains, mais laisser la voie libre à un escroc pour qu’il recommence à faire d’autres victimes, ça c’est mal nous connaître.

Nous voilà donc plus riche d’une expérience ! La vie nous titille et teste notre capacité de résilience…
Notre conseiller nous a suggéré d’écrire une lettre au Procureur du roi pour porter plainte.  Chose que nous avons faite il y a trois semaines.  Nous attendons une réaction.

Entretemps nous avons trouvé un autre entrepreneur du coin qui nous a été vivement recommandé et nous espérons qu’il pourra avant le congé du bâtiment terminer les fondations et évacuer tous ces gravats qui nous bouchent les passages.

Et en septembre, si tout va bien on pourra continuer le chantier.
Patience, patience, c’est le maître mot !

Mais terminons sur une note plus positive : dimanche nous avons organisé avec nos amis Etienne et Annick une fête pour leurs et nos 40 ans de mariage.
C’était la drache nationale, mais le soleil brillait dans les cœurs et nous avons vécu une merveilleuse après-midi avec quelques amis proches et les adorables petites mains des enfants et petits-enfants qui ont tout géré comme des chefs.
Gracias a la vida, gratitude pour nos amis qui nous mettent du baume sur le cœur !

« Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. » (Julos Beaucarne)