jeudi 4 novembre 2021

Bene pendentes

 

Voici bien longtemps que je n’ai plus posté de cartes postales… Peut-être ma vie est-elle moins dangereuse ? Ou moins comique ? Encore que … avec (ou grâce à) ma femme, il y a de bonnes raisons de rire chaque jour dès le matin !

Comment ne pas relever ici tout ce qui nous met de bonne humeur dès le réveil ? Complicité, rires partagés, taquineries, … Quand je vois comme la vie de Madicte a été bouleversée le 12 juin 2014, j’admire sa capacité de rebondir, d’encaisser. Mais aussi de ne pas se laisser faire. Ainsi, il y a quelques semaines, le garage m’avait conseillé de venir faire faire un entretien de ma camionnette. Je prends rendez-vous, nous convenons Madicte et moi qu’elle viendra me rechercher quand j’aurai conduit la bête au garage. Il fallait bien calculer, car elle n’était pas libre à volonté la coquine. Nous rentrons à la maison, et le téléphone sonne : le garage m’informe qu’il n’est pas nécessaire de faire un entretien. Je peux donc venir rechercher mon camion ; on me demande juste quelques minutes pour préparer la facture. Re-transfert dans la voiture de Madicte (à chaque fois elle démonte ma chaise pour l’entrer dans son coffre, puis remonte la bête quand je dois sortir de sa voiture). Nous arrivons au garage, Madicte en tête se rend à l’accueil pour demander en quoi consiste la facture, étant donné que l’entretien n’était pas nécessaire. Nous faire payer une facture juste pour un peu de vent, ça ne va pas le faire ! C’est le garage qui me fait prendre rendez-vous et puis qui nous dit que ce n’est pas nécessaire. Bref, le jeune homme qui débute dans le métier dit qu’il va aller demander « en haut ». Madicte lui a donc dit avant qu’il ne disparaisse qu’elle n’était pas prête à payer quoi que ce soit et qu’elle compte bien que cela en reste là. Très poliment. Deux minutes plus tard il revient en disant que tout est en ordre. Ah mais… c’est qu’on ne la lui fait pas hein ! Fini d’être gentille et naïve. Mais c’est la même personne qui peut danser et chanter autour du lit sur l’air de la salsa du démon… Ou chanter l’Alleluia de Haëndel. Je l’aime bien comme ça !

Mon quotidien est parfois banal, mais entrecoupé de grands et petits bonheurs, vous venez d’en avoir un exemple, mais il y a aussi Olivier. J’ai eu la chance de devoir m’en occuper deux fois tout seul, durant plus ou moins deux heures et demie. Donc cela signifie donner le biberon, veiller à ce qu’il fasse son rot, lui faire la conversation et aussi le laisser seul dans son relax dans lequel il babille et regarde le monde qui l’entoure. Que du bonheur nom didjo ! Il nous fait de grands sourires chaque fois qu’il nous voit, c’est un plaisir de l’avoir « à domicile ». Le petit bout d’homme n’a plus rien à voir avec le nouveau-né d’il y a 3 mois et demi. Il a grandi, a pris du poids, est sorti de la période difficile de ses débuts dans la vie. Je ne vois qu’un visage heureux entouré de ses parents. Ah oui… pour les futurs grands-pères : quand on donne le biberon, il faut s’assurer que le capuchon qui protège la tétine du biberon est enlevé. L’enfant boit nettement plus quand il a accès directement à la tétine, croyez-en un expert.

Autre changement dans mon quotidien : le CAS a repris ses activités, et donc je retourne chaque mardi à Heverlee pour entretenir ma condition physique. Il est clair que les premières séances m’ont montré à quel point je m’étais encroûté durant le confinement ! Mais la motivation est là. Je retrouve certains visages, je fais de nouvelles connaissances. La dernière séance a été supprimée car les 24 H de Leuven se déroulaient là où nous avons nos activités. Ce sont les différentes Facultés qui s’affrontent dans une course de 24 heures sur un circuit de 550 m. La lutte est toujours serrée entre certaines Facultés : les ingénieurs, les médecins et les kinés-éducation physique. Les participants se relaient à chaque fois pour un tour de piste (se passant un relais avec une puce pour mesurer le nombre de tours) ce qui permet de maintenir un rythme très élevé. Quand j’étais au collège à Nivelles, notre prof d’éducation physique (surnommé Biquette) nous avait expliqué que la distance maximale pour tenir un sprint était le 400 m. Je vous assure avoir vu des étudiants sprinter sur les 550 m, c’était impressionnant ! C’est une véritable compétition qui n’est pas prise à la légère : certains étudiants s’entrainent toute l’année pour s’améliorer, pour garder la forme et un niveau élevé. A côté de cette compétition, il y a un groupe qui s’invite chaque année : les « Run for Specials ». Un groupe qui a le droit de courir uniquement de 10.00 h à 17.00 h (donc seulement une partie des 24 h). Il faut dire que les sprinters font un tour en plus ou moins 1 min 20 sec (selon mes sources) et une chaise roulante fait le même parcours entre 4 et 8 min. Notre groupe de Condition Physique vient se joindre à Run for Specials par solidarité. Comme chaque groupe participant n’a qu’un seul coureur à la fois en piste, cela fait plus ou moins une vingtaine de coureurs sur le parcours, mais pour ne pas les gêner avec nos chaises nous roulons toujours côté extérieur de la piste. Lorsque je me suis mis en route pour mon tour, accompagné par un étudiant, j’ai découvert l’ambiance des supporters tout le long du circuit. Il faut l’avoir vécu pour percevoir ce que c’est! Des étudiants à un mètre de vous par centaines qui vous encouragent, vous félicitent, vous motivent pour ne pas baisser la cadence. Ils s’époumonnent, crient à s’en faire péter les cordes vocales, ont des sourires et des regards extraordinaires… Pour moi qui suis très émotif, c’était terriblement prenant ! J’ai fait 3 relais, heureusement les deux suivants étaient moins émotifs, mais que de visages, de sourires, de cris ! Je pense que les sprinters ne profitent pas de cette ambiance de la même manière que ceux qui vont moins vite, ils sont réellement dans le run et ne voient rien d’autre que la distance à parcourir. J’ai mis 4 min 37 sec pour un tour… rien d’extraordinaire, mais savoir que les autres du groupe sont là et attendent le relais pour démarrer… il faut le vivre pour le comprendre. C’est encore plus impressionnant que les 20 km de Bruxelles. Je n’ai rien vu de l’extérieur des stands placés tout le long du parcours (à l’intérieur, ce sont les participants qui se préparent, s’échauffent, récupèrent… Côté extérieur, ce sont les bacs de bières qu’il faut absolument vider avant la fin de la course). C’était ma première participation, mais je compte bien revenir l’an prochain.




Ceci était une petite parenthèse excitante dans le déroulement d’une semaine ordinaire. Merci Pauline de t’être donnée à fond pour que nous puissions vivre cela !

Je fais l’expérience chaque jour de ce qu’est la lenteur. J’ai déjà évoqué le fait de m’occuper des poubelles, ou de vider le lave-vaisselle, ou de faire la vaisselle, passer l’aspirateur dans la camionnette, préparer le repas, etc… Je dois envisager le temps autrement. Cela me rend parfois plus philosophe, mais parfois ça m’énerve. Je ne me décourage pas, mais je râle. Je garde cette rage pour moi, je n’ai pas de punching ball. Tous les repères-temps sont modifiés, c’est parfois frustrant. C’est aussi dans ces cas-là que je vois combien les facilités matérielles peuvent m’être utiles. Tout le petit matériel, toutes les adaptations dans la cuisine, la salle de bains, la chambre sont nécessaires ! J’attends maintenant la phase finale des travaux : accès à l’étage, coin à manger à côté de la cuisine pour être plus à l’aise sans se faire mal (on se roule parfois sur les pieds). Merci ici à Daniel et Isabelle, nos avocats.

Petite carte postale de dernière minute : Madicte a commencé des soirées « danse » avec un groupes de femmes du village (j’appelle ça le « Select High Life Womens Socity of South Limburg », car il faut d’une part être femme -ce n’est pas donné à tout le monde- ET habiter le village, il y a des milliards de gens qui n’y habitent pas – c’est la preuve que c’est très sélectif). Elle m’a montré une petite vidéo où l’on voit le groupe improviser des mouvements sur une musique en tenant à deux mains un foulard ou un voile. Le mari d’une des participantes a dit à Madicte en voyant cette vidéo qu’elle donne l’impression de voler, de ne pas toucher le sol. Je partage cet avis ! Comme dirait l’autre « pleine de grâce ». Par contre certaines des participantes donnent surtout l’impression de secouer une nappe au balcon, pour en faire tomber les miettes de pain ! C’est juste un peu moins esthétique mais qu’est-ce que ça fait sourire…

Une idée musique ? J’ai retrouvé une version de Shine on you Crazy Diamond de Pink Floyd avec un orchestre de mandolines (tapez mandolin ochestra shine on you crazy diamond) et tout autre chose, qui fait sourire : Fellag « les noms patronimiques ».

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire