lundi 12 janvier 2015

Les jours repoussent et les cheveux rallongent, ou est-ce le contraire?

 Il y a tout juste 7 mois ...



Ces dernières semaines je n'ai plus été très prolixe sur le blog.  Je suis un peu une ourse qui hiberne.  D'accord, je ressemble plus à un écureuil qu'à une ourse, mais je n'ai pas trouvé de pull écureuil.

Les séances hebdomadaires de chimio finissent par entamer mon énergie et je vis plutôt au ralenti.
J'essaye de faire de la résistance aux assauts chimiques, mais c'est une histoire de David et Goliath.  Il n'y a que ma force mentale qui refuse encore de sonner la retraite.  Heureusement qu'il y a les tranchées de la fraternité, de l'amitié et de l'amour qui m'offrent leurs espaces de force et de paix pour continuer la lutte.
Je décomptais les séances de chimio en me disant qu'après ça je pourrais enfin souffler.  Malheureusement j'étais trop optimiste car la radiologue m'a convaincue avec des arguments de poids que la radiothérapie n'était pas une option, mais bien une nécessité.
Au menu: 25 séances de rayons en 5 semaines.  Avec une trêve les week-ends. Premier traitement prévu début mars. (au plus tard)
Je n'avais aucune envie de passer à cette casserole-là, mais si cela me permet d'augmenter sérieusement mes chances de non-récidive je trouve que je n'ai pas le droit de laisser ce traitement de côté. Une consolation? Je pense à mon père qui parlait de personnes qui feraient le bonheur des anthropophages tant elles étaient bien en chair.  Pas de risque de ce côté-là en ce qui me concerne.  Non seulement ces cannibales n'auraient que des os à ronger, mais en plus ils seraient empoisonnés et irradiés ... Ils auraient l'avantage de ne pas devoir me tondre, mais pour le reste ils feraient une mauvaise affaire. (voilà que mon humour prend des accents de Charlie....). N'empêche que Pierre et moi sommes des adeptes inconditionnels de la force de l'amour mais aussi de l'humour.  C'est une arme redoutable contre la désespérance et la déprime. J'adore sa façon à lui de prendre la balle au bond et d'être le clown de service, je me demande parfois où il va chercher ses idées.  Il est clair qu'il porte avec lui son sac à malices et en un tour de main, hop, il nous invente un truc irrésistible. Il n'y a que les esprits chagrins qui ne supportent pas ses bêtises.  En tout cas, moi, j'en redemande et je veux revivre longtemps et en bonne santé avec lui. En attendant j'apprends à traverser les épreuves en regardant surtout devant moi pour garder le bon cap. (ça doit être le Cap Espérance)

Nous vivons une période de transition dans notre vie, sachant ce à quoi nous devons renoncer, mais non pas ce qui nous attend.  On ne peut que développer notre foi en la Vie, en l’Amour car nous nous voyons très démunis ayant perdu nos anciennes certitudes, c’est l’Essentiel qui persiste.  Nous voulons croire qu’il y aura une nouvelle vie qui pourra nous faire grandir et rendre nos âmes plus limpides.  Quelque part nous sommes obligés de retrouver notre cœur d’enfant confiant et plein d’espérance pour ce qui nous attend.  Cela nous pousse à faire confiance et à accueillir ce qui viendra.

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