lundi 12 octobre 2015

M’asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi et r’garder les pigeons tant qu’y en a


Voici 6 mois que je suis revenu définitivement à la maison. Quelques cartes postales ont encore été imprimées depuis lors. Les voici:

Il y a quelques semaines, Madicte était en goguette pour une soirée avec ses copines. De mon côté, je rangeais le garage à ma manière : nous y avons remonté la réserve de nourriture « sèche » (pâtes, sucre, CHOCOLAT, biscuits, pots de mayonnaise et autres sauces, etc…). Il restait une étagère entière libre. Je me suis attelé à y ranger les produits d’entretien, de manière à voir ce que nous avons et pour avoir accès à tous les produits. Je range les éponges, les flacons, je jette discrètement une série de loques qui ont fait leur temps (ne rien dire à Madicte !), je mets de côté certains produits assez vieux dont nous ne faisons plus usage depuis des années: cire pour cirer les meubles, etc… J’aimerais bien encore sentir cette bonne odeur des meubles cirés, qui me rappelle les maisons des parents et des grands-parents… mais bon, les temps changent, les produits évoluent. On verra quand Madicte rentrera. Tiens, voilà un pot de confiture couvert de poussière. Mais il ne contient pas de confiture. C’est un liquide incolore… Serait-ce du vinaigre ? Je crois que Madicte en utilise à l’occasion pour l’une ou l’autre lessive. Vraiment sale, ce pot. On garde? Dans les pyramides, on a bien retrouvé certains produits qui étaient encore comestibles, peut-être ce vinaigre le serait-il aussi ? Je vais l’ouvrir pour savoir ce qu’il en est. Pas fou, je le tiens à bout de bras, tournant le visage sur le côté. Hum… dur à ouvrir ce bocal. Allez, j’ai quand-même récupéré un peu de force dans les bras, je dois y arriver ! Et voilà que ça s’ouvre. Le pot était sous pression, un gaz en jaillit avec un bruit de décompression assez impressionnant et me saute au visage. En une fraction de seconde, mes yeux, mon nez me brûlent de manière horrible ! Bocal déposé sur le meuble, j’ouvre la porte du garage, je sors pour m’aérer, respirer de l’air pur. En moins d’une minute, je suis couvert de bave, de glaires, mes yeux pleurent comme deux fontaines. Je n’ose plus respirer par le nez. A quoi ai-je échappé ? Les minutes passent, ça ne va pas mieux. Je me sens sans forces. Mon GSM, vite ! je compose le 112, il est juste 22.00 h. J’explique ce qui m’est arrivé, entre deux sanglots, sentant perdre mes forces. Le correspondant me pose quelques questions, mais me dit ne pas attendre la fin de la conversation et envoie déjà l’ambulance. A 22.09 h l’ambulance s’arrête devant le garage. Le premier à en sortir est le convoyeur, il porte des gants et a un masque relié à une bonbonne (d’oxygène, je suppose ; je ne pense pas qu’il s’agisse de gaz hilarant). Très rapides, lui et son collègue s’occupent de moi, me mettent à l’aise, m’aident à respirer et me demandent à voir le produit. L’un des deux, avec précaution (comme nous apprenions au cours de chimie) essaye de découvrir quelle substance m’a joué ce vilain tour. Il n’est pas certain, mais avance l’idée de l’ammoniaque. Le nez dégage toujours autant de glaires, les yeux vont mieux, je respire par la bouche. Ils me proposent de me rincer les narines avec de l’eau injectée par une seringue. Je dois faire attention de bien recracher l’eau. OK, ça aide fort, je me sens mieux. Les ambulanciers contrôlent l’oxygène dans le sang, ma pression artérielle, … Une demi- heure s’est écoulée depuis leur arrivée. Je respire à nouveau tout à fait normalement. Maintenant la question est: On m’embarque en observation pour la nuit, ou on me laisse à la maison ? Je reste, ma femme va rentrer, elle sera là pour m’euthanasier, si besoin était (ils ont de l’humour, ils rient et voient que je vais mieux). Une heure plus tard Madicte rentre ; je suis sorti d’affaire. Ouf ! Nous nous souvenons qu’il y a une quinzaine d’années nous avions une femme de ménage qui employait de l’ammoniaque pour nettoyer les vitres.

Une autre carte postale, d’un style différent, avec effets rétroactifs : Avant l’accident, chaque matin j’enlevais mon caleçon de nuit de la manière suivante: je le faisais tomber sur mes chevilles, j’en sortais un de mes pieds puis, avec le pied encore dans la toile, je jetais le caleçon en l’air. Le but était de l’attraper au vol: si l’opération réussissait, la journée serait bonne ! J’ai souvent, très souvent eu de bonnes journées. Je vous conseille d’essayer. Si vous êtes timide, faites-le seul, si vous voulez vous amuser à deux, osez devant Madame, ou devant Monsieur. Quel que soit votre âge, amusez-vous, même pour des futilités ! Faites-le juste pour vous et profitez du résultat ! Actuellement mes journées sont souvent bonnes, même si je ne pratique plus cette gymnastique quotidienne (j’ai eu un accident). Peut-être est-ce la preuve que cela ne marche pas… mais en attendant, vous aurez souri dès le matin… Pour les personnes d’un certain âge, je conseille de vous tenir au lavabo avec la main libre.

Ce qui suit n’est pas une carte postale… C’est le fruit d’une réflexion en cours. Dans le cadre de la réorganisation de la maison, il faut aussi penser au jardin. Deux possibilités : soit un entrepreneur de jardin vient chaque semaine pour tondre, et deux ou trois fois par an pour élaguer (papa me l’avait dit : « Un jardin, c’est planter pendant 5 ans… et couper pendant 50 ans ! »). Ou alors, autre possibilité, on rase tout, on met un gazon facile à entretenir (avec un robot) et on taille les haies une fois par an. Cette deuxième solution sera certainement retenue par l’assurance de la partie adverse, étant la moins chère. Cela signifie aussi que tout le jardin que j’avais pensé, avec ses coins et recoins-surprises va disparaitre. Dur dur…

Petite carte postale « surprise : devine le prochain accident ! ». J’allais prendre ma douche lorsque nous nous sommes rendus compte que la chaise de douche… allait perdre une roue. Il y a un défaut, et cette roue n’est pas fixée. Jusqu’ici on ne s’en était pas rendu compte. La chance a voulu qu’elle se détache lors d’une manipulation « à vide ». Cela aurait pu se produire alors que je manœuvrais sous la douche; perdre une roue arrière, c’est la chute assurée. Comme je prends ma douche seul, neuf fois sur dix, combien de temps serais-je resté étalé sur le carrelage ? Les anges gardiens sont à l’œuvre en permanence chez moi. Cette fois, pas de photo de moi sous la douche ! A la demande générale d’une personne (petit clin d’œil à tante Jacqueline), les photos de nu ne seront plus publiées.

Carte postale pour le futur : Nous avons appris que je dois repasser sur le billard pour une petite intervention chirurgicale. On va m’enlever plaque et vis du poignet droit. Il est question d’un séjour d’une petite semaine en clinique après l’intervention… Youpie, on est reparti ! Je pense déjà aux piqures, prises de sang et autres joyeusetés piquantes. Pour les assoiffés de sang, rassurez-vous, je vous ferai un rapport fidèle et froid, sans concession ! Admission à Pellenberg ce jeudi 15.10, petite intervention chirurgicale le lendemain. Je vais revoir mes infirmières ! On reprend vite goût aux bonnes choses, mais en échange je serai à nouveau séparé de ma Douce…

Les mots sont toujours les mêmes pour dire MERCI. Et pourtant vos chemins de soutien sont si variés, si beaux ! Madicte et moi avons énormément de chance d’être ainsi portés par vous tous ! Vous êtes formidables !
Je m’aperçois que la liste de cadeaux est toujours incomplète. Je rajoute donc ceci, en plus du raton laveur: un escargot en fer forgé, un bon resto, une belle amitié, un coffret CD pour vire « l’ici et maintenant », un rasoir, …

Pas de proposition de musique cette fois, mais je relis pour la troisième fois ce beau livre reçu de je ne sais plus qui (*) « Petit traité de spiritualité au quotidien », écrit par Anselm Grün, un moine allemand (éditions Albin Michel). Deux ou trois pages par jour, c’est de l’énergie pour l’âme.

(*) C’est un problème… Parmi tous les livres reçus, il y en a beaucoup qui ne sont pas dédicacés, et nous ne savons plus qui nous les a offerts…

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