mercredi 1 octobre 2014

Douzième jour après la première chimio.



Mes journées se suivent et ne se ressemblent pas.  Il y en a où je me sens bien, pleine d’énergie puis il y en a d’autres où c’est pas la gloire.  Hier je me sentais vraiment mal.  J’avais tout le temps le vertige, je n’arrivais pas à marcher sans me tenir, (comme si j’étais ivre, mais je n’ai jamais été ivre, donc je m’imagine que c’est ça qu’on ressent) ma vue régressait, je ne trouvais plus mes mots.  Bref c’était vraiment angoissant.  Heureusement mon frère Michel venait avec Annemie, sa femme, le soir et passait la journée aujourd’hui chez nous.  Il a tout de suite détecté le problème.  Je faisais une grosse hypoglycémie liée à un dysfonctionnement du foie qui est mis à rude épreuve par la chimio.  Grâce à une alimentation adaptée et à une “potion magique” qu’il m’a concoctée avec de la réglisse, du gingembre et de la menthe je me suis retrouvée sur la terre ferme, le bateau ne tanguait plus. OUF
Je bénis le ciel d’avoir ce frère si attentif et soucieux qui veille sur ma santé.  

Je dois dire que vivre une chimio, c’est éprouvant, angoissant.  Je me sens empoisonnée et impuissante, obligée de devoir subir ce traitement afin de ne pas risquer une rechute.  Je me demande comment mon corps va supporter ces attaques multiples de bombardement chimique.  Mais je n’ai pas l’intention de me laisser aller, je veille sur moi  et j’ai la chance d’être entourée de bcp de personnes aimantes et soignantes qui sont là pour me soutenir, pour rendre de multiples services et accomplir plein de petites tâches que je ne suis plus à même de faire actuellement.  J'ai le cœur rempli de gratitude et d'émotion face à tant de générosité qui s'offre à moi, à nous.

Pierre et moi devons tous les deux rassembler toute notre énergie vitale pour avancer et aller au delà de la souffrance et des peurs.  C'est le seul chemin possible.  Nous nous battons l'un pour l'autre, pour que notre conjoint en plus de son combat n'ait pas à devoir porter le découragement de l'autre, parce que nous voulons encore avoir des projets de vie heureuse commune, parce que la vie est belle et qu'à force de ramer, le lait de notre seau finira bien par devenir du beurre...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire