jeudi 4 novembre 2021

Bene pendentes

 

Voici bien longtemps que je n’ai plus posté de cartes postales… Peut-être ma vie est-elle moins dangereuse ? Ou moins comique ? Encore que … avec (ou grâce à) ma femme, il y a de bonnes raisons de rire chaque jour dès le matin !

Comment ne pas relever ici tout ce qui nous met de bonne humeur dès le réveil ? Complicité, rires partagés, taquineries, … Quand je vois comme la vie de Madicte a été bouleversée le 12 juin 2014, j’admire sa capacité de rebondir, d’encaisser. Mais aussi de ne pas se laisser faire. Ainsi, il y a quelques semaines, le garage m’avait conseillé de venir faire faire un entretien de ma camionnette. Je prends rendez-vous, nous convenons Madicte et moi qu’elle viendra me rechercher quand j’aurai conduit la bête au garage. Il fallait bien calculer, car elle n’était pas libre à volonté la coquine. Nous rentrons à la maison, et le téléphone sonne : le garage m’informe qu’il n’est pas nécessaire de faire un entretien. Je peux donc venir rechercher mon camion ; on me demande juste quelques minutes pour préparer la facture. Re-transfert dans la voiture de Madicte (à chaque fois elle démonte ma chaise pour l’entrer dans son coffre, puis remonte la bête quand je dois sortir de sa voiture). Nous arrivons au garage, Madicte en tête se rend à l’accueil pour demander en quoi consiste la facture, étant donné que l’entretien n’était pas nécessaire. Nous faire payer une facture juste pour un peu de vent, ça ne va pas le faire ! C’est le garage qui me fait prendre rendez-vous et puis qui nous dit que ce n’est pas nécessaire. Bref, le jeune homme qui débute dans le métier dit qu’il va aller demander « en haut ». Madicte lui a donc dit avant qu’il ne disparaisse qu’elle n’était pas prête à payer quoi que ce soit et qu’elle compte bien que cela en reste là. Très poliment. Deux minutes plus tard il revient en disant que tout est en ordre. Ah mais… c’est qu’on ne la lui fait pas hein ! Fini d’être gentille et naïve. Mais c’est la même personne qui peut danser et chanter autour du lit sur l’air de la salsa du démon… Ou chanter l’Alleluia de Haëndel. Je l’aime bien comme ça !

Mon quotidien est parfois banal, mais entrecoupé de grands et petits bonheurs, vous venez d’en avoir un exemple, mais il y a aussi Olivier. J’ai eu la chance de devoir m’en occuper deux fois tout seul, durant plus ou moins deux heures et demie. Donc cela signifie donner le biberon, veiller à ce qu’il fasse son rot, lui faire la conversation et aussi le laisser seul dans son relax dans lequel il babille et regarde le monde qui l’entoure. Que du bonheur nom didjo ! Il nous fait de grands sourires chaque fois qu’il nous voit, c’est un plaisir de l’avoir « à domicile ». Le petit bout d’homme n’a plus rien à voir avec le nouveau-né d’il y a 3 mois et demi. Il a grandi, a pris du poids, est sorti de la période difficile de ses débuts dans la vie. Je ne vois qu’un visage heureux entouré de ses parents. Ah oui… pour les futurs grands-pères : quand on donne le biberon, il faut s’assurer que le capuchon qui protège la tétine du biberon est enlevé. L’enfant boit nettement plus quand il a accès directement à la tétine, croyez-en un expert.

Autre changement dans mon quotidien : le CAS a repris ses activités, et donc je retourne chaque mardi à Heverlee pour entretenir ma condition physique. Il est clair que les premières séances m’ont montré à quel point je m’étais encroûté durant le confinement ! Mais la motivation est là. Je retrouve certains visages, je fais de nouvelles connaissances. La dernière séance a été supprimée car les 24 H de Leuven se déroulaient là où nous avons nos activités. Ce sont les différentes Facultés qui s’affrontent dans une course de 24 heures sur un circuit de 550 m. La lutte est toujours serrée entre certaines Facultés : les ingénieurs, les médecins et les kinés-éducation physique. Les participants se relaient à chaque fois pour un tour de piste (se passant un relais avec une puce pour mesurer le nombre de tours) ce qui permet de maintenir un rythme très élevé. Quand j’étais au collège à Nivelles, notre prof d’éducation physique (surnommé Biquette) nous avait expliqué que la distance maximale pour tenir un sprint était le 400 m. Je vous assure avoir vu des étudiants sprinter sur les 550 m, c’était impressionnant ! C’est une véritable compétition qui n’est pas prise à la légère : certains étudiants s’entrainent toute l’année pour s’améliorer, pour garder la forme et un niveau élevé. A côté de cette compétition, il y a un groupe qui s’invite chaque année : les « Run for Specials ». Un groupe qui a le droit de courir uniquement de 10.00 h à 17.00 h (donc seulement une partie des 24 h). Il faut dire que les sprinters font un tour en plus ou moins 1 min 20 sec (selon mes sources) et une chaise roulante fait le même parcours entre 4 et 8 min. Notre groupe de Condition Physique vient se joindre à Run for Specials par solidarité. Comme chaque groupe participant n’a qu’un seul coureur à la fois en piste, cela fait plus ou moins une vingtaine de coureurs sur le parcours, mais pour ne pas les gêner avec nos chaises nous roulons toujours côté extérieur de la piste. Lorsque je me suis mis en route pour mon tour, accompagné par un étudiant, j’ai découvert l’ambiance des supporters tout le long du circuit. Il faut l’avoir vécu pour percevoir ce que c’est! Des étudiants à un mètre de vous par centaines qui vous encouragent, vous félicitent, vous motivent pour ne pas baisser la cadence. Ils s’époumonnent, crient à s’en faire péter les cordes vocales, ont des sourires et des regards extraordinaires… Pour moi qui suis très émotif, c’était terriblement prenant ! J’ai fait 3 relais, heureusement les deux suivants étaient moins émotifs, mais que de visages, de sourires, de cris ! Je pense que les sprinters ne profitent pas de cette ambiance de la même manière que ceux qui vont moins vite, ils sont réellement dans le run et ne voient rien d’autre que la distance à parcourir. J’ai mis 4 min 37 sec pour un tour… rien d’extraordinaire, mais savoir que les autres du groupe sont là et attendent le relais pour démarrer… il faut le vivre pour le comprendre. C’est encore plus impressionnant que les 20 km de Bruxelles. Je n’ai rien vu de l’extérieur des stands placés tout le long du parcours (à l’intérieur, ce sont les participants qui se préparent, s’échauffent, récupèrent… Côté extérieur, ce sont les bacs de bières qu’il faut absolument vider avant la fin de la course). C’était ma première participation, mais je compte bien revenir l’an prochain.




Ceci était une petite parenthèse excitante dans le déroulement d’une semaine ordinaire. Merci Pauline de t’être donnée à fond pour que nous puissions vivre cela !

Je fais l’expérience chaque jour de ce qu’est la lenteur. J’ai déjà évoqué le fait de m’occuper des poubelles, ou de vider le lave-vaisselle, ou de faire la vaisselle, passer l’aspirateur dans la camionnette, préparer le repas, etc… Je dois envisager le temps autrement. Cela me rend parfois plus philosophe, mais parfois ça m’énerve. Je ne me décourage pas, mais je râle. Je garde cette rage pour moi, je n’ai pas de punching ball. Tous les repères-temps sont modifiés, c’est parfois frustrant. C’est aussi dans ces cas-là que je vois combien les facilités matérielles peuvent m’être utiles. Tout le petit matériel, toutes les adaptations dans la cuisine, la salle de bains, la chambre sont nécessaires ! J’attends maintenant la phase finale des travaux : accès à l’étage, coin à manger à côté de la cuisine pour être plus à l’aise sans se faire mal (on se roule parfois sur les pieds). Merci ici à Daniel et Isabelle, nos avocats.

Petite carte postale de dernière minute : Madicte a commencé des soirées « danse » avec un groupes de femmes du village (j’appelle ça le « Select High Life Womens Socity of South Limburg », car il faut d’une part être femme -ce n’est pas donné à tout le monde- ET habiter le village, il y a des milliards de gens qui n’y habitent pas – c’est la preuve que c’est très sélectif). Elle m’a montré une petite vidéo où l’on voit le groupe improviser des mouvements sur une musique en tenant à deux mains un foulard ou un voile. Le mari d’une des participantes a dit à Madicte en voyant cette vidéo qu’elle donne l’impression de voler, de ne pas toucher le sol. Je partage cet avis ! Comme dirait l’autre « pleine de grâce ». Par contre certaines des participantes donnent surtout l’impression de secouer une nappe au balcon, pour en faire tomber les miettes de pain ! C’est juste un peu moins esthétique mais qu’est-ce que ça fait sourire…

Une idée musique ? J’ai retrouvé une version de Shine on you Crazy Diamond de Pink Floyd avec un orchestre de mandolines (tapez mandolin ochestra shine on you crazy diamond) et tout autre chose, qui fait sourire : Fellag « les noms patronimiques ».

 

mardi 22 juin 2021

Non, je ne me souviens plus du nom du bal perdu

 

Voilà 7 ans que ma vie a été un peu chamboulée. Je ne peux pas dire que je m’habitue à tout, mais mon quotidien est ce qu’il est. J’essaye de le rendre agréable, aidé en cela par Madicte, par la famille, par l’Amitié. Je repense davantage ces derniers temps au bonhomme qui a provoqué l’accident… Si ça tombe je l’ai déjà croisé (hormis le jour de l’accident), mais comme je ne le connais pas, je ne sais pas à quoi il ressemble. Ce qui me chipote, c’est qu’il ne se soit jamais manifesté.



Al zeven jaar geleden… mijn ongeval. Ik mag niet zeggen dat ik aangepast ben aan alles, ik doe mee elke dag. Ik probeer een aangenaam leven te hebben, gelukkig geholpen door Bénédicte, door onze families, door vriendinnen en vrienden. De laatste tijd denk ik meer aan mijn ongeval en aan de chauffeur die het ongeval heeft veroorzaakt. Ik ken hem niet, misschien heb ik hem al gekruist? Ik vind vooral erg dat hij nooit iets heeft laten weten.

Nous revoici donc pour quelques cartes postales… Hier komen dus een paar postkaarten…

La première, pour ceux qui suivent de près les aventures du gars en chaise roulante… Je peux vous dire que le centre de Contrôle Technique a installé une pente en aluminium pour franchir l’escalier à l’entrée du bureau ! Qui de vous les a prévenus ?

Eerste postkaart, voor wie de gevolgen wil weten van de keuring: nu is er een aluplank die de trap dekt aan de ingang van de bureau. Heeft iemand ze verwittigd? Volgende keer zal ik vertellen als de Bancontact bereikbaar is…

Une deuxième carte postale, pour demander de l’aide : je cherche un-e logopède qui pourrait m’aider à prononcer « expert de l’assurance » sans risquer de m’étouffer. Les tracas matériels occasionnés lors des accrochages sur mon véhicule (à chaque fois à l’arrêt sur un parking), tracas qui ont commencé fin février, m’ont amené à redécouvrir le rôle d’un « expert » travaillant pour les assurances : gagner du temps et surtout ne pas débourser d’argent en faveur de la victime. Marre de cette race d’emmerdeurs !

Tweede postkaart is een SOS. Ik ben op zoek naar een logopedist die mij kan helpen “expert van de verzekering” uit te spreken. Tis ongelooflijk hoe ze sterk zijn om de zaken te laten aanslepen. Sinds einde februari hebben al twee bestuurders onze geparkeerde voertuig beschadigd. Gelukkig is de lift al hersteld, maar ik ben al die vertragingen BEU voor zaken die duidelijk zijn.

Autre carte postale, plus souriante que l’on pourrait intituler « ce mec est fou ». Certains d’entre vous risquent de se raidir… alors que pour ce qui va suivre, il vaut mieux être bien détendu. Nous nous sommes retrouvés à la mer avec des amis à qui j’avais préparé une petite surprise à ma sauce. Quand j’y repense, je crois que je suis un peu dérangé du côté de la cervelle. Voici donc : je me suis rendu chez notre pharmacienne et lui ai demandé s’il existait des formes, ou des moules, pour faire des suppositoires. Un peu étonnée, elle me répond par l’affirmative. Je lui explique alors mon idée : fabriquer de faux suppositoires avec du chocolat blanc. Elle ne m’a pas pris pour un fou, elle a trouvé l’idée originale. Me voici donc de retour à la maison avec les moules à suppositoires. Je fais fondre le chocolat blanc au bain-marie et verse le liquide dans les formes. Quelques jours plus tard, en présence de nos amis Madicte me demande s’il n’est pas l’heure de mon suppo (pour tremper dans les coups tordus, elle n’est pas la dernière). Je la remercie de me le rappeler et vais dans le frigo chercher l’objet du délit. Je reviens vers la table (au lieu de m’éclipser dans la chambre) et demande de manière très naturelle si ça ne gène pas que je mette mon suppo au living. Réponses discrètes et quelque peu déroutées m’autorisant à le faire (on sent quand-même un certain flottement qui brise l’ambiance). Les visages se tournent à l’opposé de moi. Je mets donc la petite assiette sur la table et me sers d’un premier suppo (en chocolat blanc)… et le mange ! Fou-rire d’un côté, cri d’horreur de l’autre. Objectif atteint : je me suis bien marré ! Si cette bête blague peut faire des émules, racontez-moi la fin. Nous pourrions fonder un club ?

Volgende postkaart mag de naam krijgen van “deze man is helemaal gek”. Sommige lezers zullen misschien schrik hebben. We waren aan zee met vrienden en ik had een verrassing “op zijn Pierre” klaargemaakt. Wat heb ik gedaan? Ik ben bij onze apotheekster geweest en gevraagd als ze vormen voor suppo’s had. Ze was een beetje verbaasd maar vond het heel leuk wanneer ze wist wat ik wouw doen. Ik wouw valse suppo’s maken met witte chocolade. Dus heb ik mijn « recept » gedaan : witte chocolade “au bain-Marie” laten smelten en de vormen laten vullen. Een paar dagen later, in Koksijde, vraagt Bénédicte zeer gewoon of het niet tijd is voor mijn suppo (altijd klaar voor gekke toeren!). Ik ga naar de frigo en vraag als het niet stoort als ik mijn suppo steek in de living. Geen enthousiaste antwoorden (duidelijk durven ze niet nee zeggen). Ik kom dan terug naar tafel en zie dat de ogen kijken naar een andere kant. Ik zet de bord met suppo’s op tafel en … eet er een. Twee duidelijk reacties: of schreeuwen, of lachen! Mijn doel is bereikt: ik heb me echt geamuseerd. Zin om te proberen? Doe het, en vertel maar. Misschien kunnen we een club stichten?

Petite carte postale envoyée depuis l’atelier. Grâce à l’équipe de choc, l’atelier commence à retrouver une gueule d’atelier. Jan m’a offert une magnifique planche bien solide sous laquelle je peux glisser mes genoux et donc travailler dans une position normale, sans avoir à tendre les bras. Je dois encore rendre accessibles certains outils, en les accrochant autrement. L’espoir est au bout du tunnel !

Nu een postkaart van den atelier. Dankzij goede vrienden wordt het stillekes terug een atelier (en niet meer een rommelkot). Jan heeft mij een magnifieke en sterke plank gegeven. Ik kan er met mijn knieën heel goed onder, in plaats van in een onaangename houding te werken. Nog een paar aanpassingen voor de plaats van het gereedschap (binnenkort foto’s (voor en na).

Le beau temps aidant, je suis retourné dans la piscine. Merci ma femme de prendre le temps, de déployer ta force musculaire pour installer le matériel pour me mettre puis m’extraire de l’eau. Les premières minutes étaient stressantes, je devais me souvenir que la respiration doit être posée, calme. Si vous voulez essayer de vous imaginer ce que c’est, pensez que vos jambes sont liées sur une planche bien fixée à votre tronc, vous n’avez que les mains et la tête qui bougent. Pas de panique, ça fonctionne !

Schoonweer is terug, ik ben terug in het water gaan zwemmen (vooral mij laten drijven in feite). Dank U Vrouw: alles installeren (lift handimove) vraagt kracht en tijd! Aan het begin was het een beetje spannend, rustig ademen komt niet spontaan terug. Om U een idee te geven van wat het is zwemmen zonder benen, beeld U in met uw benen vastgebonden aan een plank die zelf vast is aan de romp: alleen armen en hoofd kunnen gebruiken. Wees niet bang, het werkt!

Petite carte postale « la vie est chère ma bonne dame ». J’ai besoin de gants chirurgicaux. Les premières années j’achetais un carton de 10 boîtes de 150 gants pour plus ou moins 100 €. Nous sommes ensuite passé à 200 € avec la crise du covid. Maintenant le prix est stable, mais les boîtes ne contiennent plus que 100 gants… Faites le compte. Ah oui : tout ça vient évidement de Malaisie… Nous ne sommes pas capables de produire ça chez nous ? (non maman, ces gants ne servent pas pour laver la vaisselle)

Postkaart « alles wordt duur ». Ik heb medische handschoenen nodig. Zes jaar geleden kocht ik tien dozen van 150 handschoenen voor ongeveer 100 €. Met de covid is het aan 200 € gekomen. Faktuur verandert niet, maar nu bevat een doos 100 handschoenen. Of course komt dat van Malaisïe… Kan dat niet in Belgïe gemaakt? (Maa’, nee tis niet voor de afwas!)

Carte postale « tous les secteurs sont concernés ». Comme chaque année Madicte et moi allons au contrôle chez notre dentiste. Cette fois, dans la conversation je lui ai demandé s’il existait aussi des blagues propres à sa profession. Derrière son masque nous avons bien vu qu’elle devenait toute rouge, mais a refusé d’en raconter… Nous vivons vraiment dans un monde égoïste !

Laatste postkaart voor deze keer. Elk jaar gaan we op controle bij onze tandarts. Deze keer in ons babbel heb ik haar gevraagd als er ook mopjes bestaan die typisch zijn voor tandartsen. Ze zei ja, werd echt rood achter haar mond masker maar wouw nix vertellen. Wat een egoïst!

Ceci n’est pas une carte postale, ni une idée de musique à écouter… Je viens de revoir la scène finale du film « Dead Poets Society ». Waow ! Trois minutes d’émotion !

Geen muziekaal voorstel deze keer, maar juist zin om iets speciaals te delen: ik heb de laatste scène van de film “Dead Poets Society” gekeken. Drie minuten pure emotie!

Ik vind belangrijk alles in twee talen te schrijven, we hebben even veel franstalige als nederlandstalige vrienden. En altijd met speciaal gedacht voor mijn engelen van Pellenberg! Natuurlijk vraag ik aan Bénédicte om een beetje te verbeteren, maar niet alles, het moet de smaak van Pierre hebben.

Prenez soin de vous !

 

dimanche 2 mai 2021

Gal, amant de la Reine, alla, tour magnanime, galamment de l’Arène à la Tour Magne à Nismes

 


Te revoici mon clavier, sois sage ma douleur, tiens toi tranquille…

J’ai bien perçu la demande de certains lecteurs / certaines lectrices de continuer à publier mes cartes postales. Or donc voici la suite des aventures du Pierrot qui roule, car parfois il se passe des choses dans ma vie.

Une première carte postale colorée et joyeuse. Nous venons de passer une semaine à Koksijde, où le soleil s’est montré généreux. Donc chaque jour nous a vus sortir, Madicte avec son nouveau vélo et moi avec le handbike. Balades sans prétentions sportives, juste pour le plaisir de profiter ensemble du soleil et du peu de monde en semaine. Il y a longtemps que nous n’avions plus pris la direction de De Panne, alors en avant ! Là-bas, la digue est pour ainsi dire déserte, il y a peu de promeneurs, il ne faut pas faire attention où l’on roule. Ayant fait demi-tour, nous repartons dans l’autre sens et décidons de nous aventurer sur des chemins « en dur » aménagés sur le sable. Peut-être faudra-t-il rebrousser chemin à un moment donné ? On verra. Pour le moment, pas de soucis, c’est large, bien plat et… il y a des bifurcations vers la gauche, vers la mer. Déjà le bonheur d’être sur la plage, entouré de sable me noue la gorge et me rend un peu fou, comme un chien qui vient de sortir de sa cage et est prêt à partir dans tous les sens. Ma maîtresse me suit de près, pas question de faire des folies, mais comme elle m’a bien dressé, je ne m’éloigne pas trop. Voici 7 ans que je n’ai plus goûté à ce plaisir : aller sur la plage, entendre le bruit des vagues à quelques mètres de moi ! Comme disait le philosophe « Putain, c’que la Vie est belle ! ». Il y a ainsi des petits bonheurs qui deviennent immenses, que j’ai le plaisir de vivre avec Madicte puis que j’ai envie de vous partager.

Deze eerste postkaart zal vol kleur en zon zijn. We waren in Koksijde voor de hele week. Gezien de zon erbij was zijn we elke dag buiten gaan fietsen: Bénédicte met haar nieuwe fiets en ik met de handbike. Geen sport record breken, geen folie… juist samen genieten van de zon, de goeie lucht wanneer er niet te veel mensen aan zee zijn. Al lang geleden waren we niet meer richting De Panne gaan fietsen, dus en avant! (ja Nicole, tis in het Frans) Weinig mensen op de dijk, het is gemakkelijk, we hoeven niet te veel opletten waar we fietsen. Op een bepaald moment moeten we terug. We zijn weer op de dijk en zien dat er nieuwe harde paden aangelegd zijn op het zand. Proberen? Ja, maar tot waar gaat het? Misschien moeten we terug ? Zullen zien… Net als een hond die los is probeer ik overal. Er is een weg die gaat naar het water. Proberen? Ja, maar pas op hein! (zegt ze) Kunnen jullie je inbeelden: na 7 jaar mag ik terug langs het water! Bijna omringd met zand. Een gekke hond had niet anders gesprongen! Ik hoor de golven naast mij, ik ruik de geuren van de zee! La Vie est belle ! (ja Heidi, tis in het Frans) Dat kon ik beleven met Bénédicte: kleine plezier die in feit zo groot wordt. En nog meer: met jullie allemaal kunnen delen.

Une autre carte postale, moins colorée et plutôt grise celle-là… Nous avions envie d’aller revoir le quartier où la bonne-maman de Madicte avait sa villa autrefois. Comme c’est à l’autre bout de la Côte, nous prenons la camionnette. Je m’installe et laisse Madicte charger le handbike et le vélo. Redécouverte des lieux, balade d’une heure et demie puis retour au parking. Je remonte prendre place au volant, Madicte rentre le handbike et son vélo. Elle a à peine mis son vélo à l’intérieur qu’un bruit métallique très fort nous fait sursauter… Une voiture vient de rouler sur le lift ! Je passe les détails de la rencontre avec la conductrice… Nous voyons les guides et tôles pliés, un câble lâché… Deux policiers arrivent assez vite sur les lieux et très calmement prennent les choses en mains. L’un s’occupe du constat, l’autre cherche dans les outils de la camionnette ce qui pourrait l’aider à refermer le lift. Le moteur électrique ne fonctionne plus car les éléments ne savent plus rentrer l’un dans l’autre. Un peu de chance, un peu de force, un peu de réflexion… On arrive à replier le lift à l’intérieur (il existe un système de cric manuel pour déployer ou refermer le lift, que nous n’avons jamais employé en 4 ans et demi… C’est une découverte !). A l’heure où tant de gens crachent sur la police, je trouve important de leur envoyer des fleurs ! Ils sont parvenus à me garder calme, à ne pas faire monter le stress. Le côté humain et solidaire, le soucis de nous aider et de trouver une solution, même provisoire, a été important durant cette heure. Merci messieurs ! Bien sûr, revenus à l’appartement, il a fallu employer le cric pour sortir le Pierrot et sa chaise. La collaboration de nos deux têtes a bien fonctionné, nous y sommes arrivés. Maintenant il faudra faire de bons choix pour recharger la voiture et rentrer ce dimanche à Zepperen. Puis lundi, ce sera les contacts avec le garage pour réparer (à mon avis remplacer) le lift puis idem avec l’assurance. On va rire dans les chaumières ! Car… fin février une jeune demoiselle a accroché notre véhicule en faisant demi-tour dans la rue. Juste des dégâts de carrosserie, mais que de démarches avec le courtier, puis l’assurance, puis le garage, puis l’expert… Il a fallu près de deux mois pour arriver à concilier tout ce petit monde. Et à chaque étape, au lieu de régler cela entre eux, chaque partie me demandait des nouvelles des autres. En gros : le garage me donne un devis, je le transmets au courtier ; l’assurance me demande le devis et me dit de prendre contact avec le garage. Je signale que le courtier a reçu le devis. Je relance l’expert, qui me dit n’avoir rien reçu du garage, que je recontacte. L’expert me dit que nous devrons nous voir au garage. Je contacte le courtier, qui m’informe que ce ne sera pas nécessaire, etc… Je m’arrête là. Je sens que je vais avoir besoin de séances de logopédie pour arriver à encore prononcer le mot « assurance »).

Ah, oui : sans véhicule, que vais-je faire ? La semaine prochaine j’ai un contrôle à Gasthuisberg le mercredi et mon vaccin le jeudi. Oui, je peux compter sur Madicte pour les déplacements (heureusement, je sais entrer dans sa voiture, mais ça signifie que Madicte va se taper le démontage et le remontage de ma chaise, qu’elle va me servir de chauffeur pour des déplacements que je saurais faire seul). Pauvre femme, comme si tu n’en n’avais pas encore assez à porter depuis 7 ans !

Volgende postkaart, minder kleuren, zelfs wat grijs vind ik… We zijn geweest naar de wijk waar Bénédicte haar grootmoeder een villa had, aan de andere kant van de kust. Een beetje daar gewandeld, dan een lange fietswandeling op de dijk en terug naar de parking (we waren met de auto). Ik neem plaats achter de stuur en laat Bénédicte de handbike en de fiets binnen plaatsen. Haar fiets is pas in de koffer en… horen we een geluid echt niet aangenaam: metaal plooien en barsten! Een auto heeft gereden op de lift! Nom didjo (ja Greet, tis in het Frans), wat krijgen we nu? Vlug zien we dat de lift geplooid is. Onmogelijk om die toe te krijgen (elementen schuiven niet meer in elkaar). Ik ga nix vertellen over de contact met de chauffeur van de wagen… De politie komt redelijk vlug ter plaats en organiseert alles: een zorgt voor de paperassen, de tweede neemt wat outillage (ja Mieke, tis in het Frans) en probeert de rails en platen recht te krijgen. Hoe kunnen we de koffer toe krijgen en terug naar Koksijde? Een beetje denken, een beetje chance et veel kracht… Een goeie vijf en veertig minuten nodig om de boel toe te krijgen. In deze tijden wanneer veel mensen spuwen op de Politie vind ik belangrijk om hun een pluimpje te geven: zorgen om te helpen, kalm en vriendelijk, met wat humor. Ze hebben een toffe job gedaan. Een kabel is kapot, de elektrische motor werkt niet meer… Er bestaat een cric om alles met de hand te bewerken. Het lukt. Terug naar Koksijde, waar we moeten onze plan trekken. Deze zondag zullen we alleen dat moeten doen. Goed denken hoe de auto laden… Een keer dat ik erin ben kan ik niet meer Bénédicte helpen om met de cric werken. Zullen zien… Ze is slim genoeg en heeft mij niet altijd nodig. Volgende stap, morgen contact nemen met de garage en de verzekering. Tzal plezant zijn: de vorige schade is nog niet gerepareerd. Ja, nog niet verteld. Einde februari heeft een jonge vrouw demi-tour (ja Bieke, tis in het Frans) in een straat gedaan en tegen onze voertuig gebotst. Veeeel tijd nodig gehad om iedereen op de zelfde golflengte te brengen: carrosserie, makelaar, verzekering, expert. De carrosserie stuurt mij een bestek, ik mail die door aan de makelaar. De verzekering vraagt mij een bestek, en in welke garage wil ik laten herstellen. Ik vraag dus aan de makelaar om de dossier doorgeven aan de verzekering. De expert wilt een afspraak in de garage en vraagt eerst een bestek (aan de garage). Dan vraagt hij mij om de garage contacteren want hij krijgt nix van de garage. De makelaar zegt dat een afspraak niet meer nodig is bij de garage. Nog anderen kleine problemen die ik zal niet vertellen… Dat allemaal in 2 maanden. Help! Ik zal een paar keer bij de logopedist moeten gaan om nog het woord “verzekering” te kunnen zeggen.

Nu iets anders: deze week moet ik naar een controle in Gasthuisberg en een andere dag voor mijn vaccin. Dus zal Bénédicte chauffeur moeten spelen (dwz ook mijn rolstoel demonteren en monteren om die in haar auto te plaatsen). Och eerme meisje… zoals ze niet genoeg moest dragen!

Voilà, c’est tout pour cette fois-ci ! La Vie n’est pas un long fleuve tranquille !

Take care iedereen !

jeudi 8 avril 2021

J’ai crié : « La Vie est Méchante ». L’écho m’a répondu : « Chante ! »

 

Nous revoilà, mon écran et moi, l’un face à l’autre… lui toujours égal à lui-même et moi un peu moins.

Le temps passe et devient long. Heureusement qu’il y a la perspective de la naissance chez Emilie et Jan (une joie attendue!), puis vers septembre il y aura la dernière phase des travaux d’adaptation à la maison. J’étouffe dans mon espace réduit. J’imagine certaines réactions : « De quoi te plains-tu ? » etc… Si nous étions en appartement, nous aurions moins d’espace et donc moins de brols. Nous avons fait le choix de rester dans la maison et de l’adapter, en vue d’une meilleure qualité de vie, d’un espace acceptable et agréable tant pour mes déplacements que pour profiter des lieux. C’est l’attente qui est longue. L’hiver et le froid m’ont maintenu à l’intérieur. Je n’ai pas eu beaucoup d’envie de communiquer mais voici que quelques cartes postales se pressent et demandent à paraître. Voici donc en vrac…

Carte postale « contrôle technique ». 

Ma camionnette (certains disent la voiture, mais je vous garantis que sur mauvaises routes c’est, au mieux, une camionnette) a eu 4 ans, il a donc fallu la passer au contrôle technique. Je prends rendez-vous via internet, c’est très facile. Il y a une case qui me dit que si j’ai des questions à poser, je peux le faire par téléphone. Donc je téléphone pour expliquer que je ne sais pas placer moi-même le crochet amovible pour la remorque (quand l’attache de la remorque est placée le lift ne sait plus fonctionner ; je dois donc entrer avant que la boule ne soit fixée). Très gentiment on m’écoute et on me dit qu’on va demander au chef. Après deux minutes, la personne me dit que je ne dois pas mettre la boule avant d’arriver et que quelqu’un le fera quand je viendrai au rendez-vous. Mais comme tout est simple parfois ! Le jour dit, je suis dans la rangée des véhicules qui ont rendez-vous, tout seul devant la grande porte. Un monsieur vient à moi tout souriant et me dit que je peux descendre afin qu’il prenne le volant. Ah… je lui explique la situation. Il va en référer au chef. Le chef revient en sa compagnie et me dit que je vais rester au volant, juste en faisant ce qu’on me demande. Je rappelle l’histoire du crochet de la remorque et très aimablement l’assistant attache la boule. Mais comme tout est facile aujourd’hui. En une dizaine de minutes tous les contrôles sont effectués (CO, klaxon, phares, clignoteurs, freins, suspension, …). Tout est ok, je suis tranquille pour deux ans. Je vais me mettre sur le parking et quand-même sortir du véhicule pour aller payer. Le contrôleur me dit que je ne dois pas sortir: si j’accepte de lui confier ma carte de banque, il ira lui-même au guichet et comme il ne faut pas de code en-dessous de 50 €, ce sera facile. Tout est vraiment facile aujourd’hui, non ? Après une minute, le gentil monsieur revient avec ma carte et me dit que c’est 51 € et que, sans code, la carte n’est donc pas acceptée au-delà de 50 €. Je propose de donner un euro en liquide et payer le reste avec la carte. Il repart donc avec mon euro et ma carte bancaire. Le voilà qui revient: je dois aller moi-même pour faire le code car on n’accepte pas de liquide. Il est bien embêté de m’obliger à sortir de la voiture, je le rassure mais lui rappelle qu’il faut enlever le crocher, sinon le lift ne descend pas. Il s’exécute bien aimablement, je déploie le lift, sors et me dirige vers le bureau. Ah, tiens, j’avais oublié qu’il y a des marches pour entrer dans le bureau. Plusieurs personnes présentes proposent de soulever ma chaise… Manque de confiance de ma part, je préfère dicter mon code devant tout le monde. Le contrôleur introduit ma carte et me crie que je peux lui dicter le code. Parmi les spectateurs, un comique s’amuse à répéter les chiffres, pour être certain que le contrôleur ait bien compris. Certains rigolent, d’autres le prennent pour un demi-doux… Bonne humeur dans la boutique, je récupère ma carte et peux rentrer à la maison ! On se reverra dans deux ans !

Une carte postale « la boule de nœuds dans le ventre ».
Il m’arrive à l’occasion de devoir lâcher prise dans des situations qu’autrefois je gérais seul. C’est très dur, encore maintenant. Il y a quelques jours, nous devions aller prendre livraison d’une bâche (4 m x 8 m) pour la piscine. Un gros rouleau de 4 m de long pas trop lourd, mais que je ne sais pas manipuler seul, comme je le faisais il y a 10 ans. Madicte accepte évidement de m’accompagner (en fait je dois juste servir de chauffeur). Je propose d’employer la remorque (ce qui sous-entend que je reste au volant sans rien voir de ce qui se passe à l’extérieur – pour ceux qui ont suivi, quand il y a une remorque, tout se passe sans moi qui suis bloqué au volant), en y fixant l’échelle pour soutenir le rouleau. Dans ma tête « il suffit » de fixer l’échelle de telle sorte qu’elle passe au-dessus du toit de la camionnette. Pour cela, l’échelle ne doit pas appuyer sur le sol à l’arrière de la remorque, mais bien davantage vers le centre, ainsi le haut de l’échelle dépasse de loin la hauteur du véhicule (pour moi c’est clair). Arrivés chez le fabriquant de bâches, un ouvrier arrange le tout à sa sauce ; j’appelle de temps en temps Madicte pour demander si on tient compte de ce que je souhaite comme montage. Parfois elle m’entend, mais parfois pas (trafic routier bruyant). L’ouvrier propose de mettre un coussin mais je ne vois pas ce qu’il a en tête, je dois laisser faire. Je demande à Madicte de faire quelques photos, qui ne me rassurent pas vraiment. « Voilà Monsieur, c’est bien attaché, vous pouvez y aller ». Je démarre avec un nœud dans le ventre, je ne sais rien ou presque de ce qui a été installé derrière moi ! Dur, très dur de lâcher prise ! Ceci est un exemple, il y en a régulièrement. Et pourtant je sais que Madicte veille à me laisser un espace pour certaines choses à organiser, elle essaye de comprendre ce que j’ai en tête mais si je m’énerve, les mots sortent de manière décousue et je ne suis pas assez clair ! Pffffft…

Une carte postale « qui fait du bien ».
Madicte, Emilie et moi étions sur la terrasse au soleil… nous parlions du bébé et à un moment donné Madicte a demandé si elle pouvait toucher le ventre d’Emilie, espérant percevoir les mouvements de notre petit-fils. C’était l’heure de sa sieste je suppose, car elle n’a rien senti cette fois-là. Puis Emilie m’a demandé si je voulais aussi poser mes mains sur son ventre. Oh que oui alors ! Bébé dormait, je ne l’ai pas senti bouger mais je touchais ma fille ! Depuis combien de mois ne nous sommes nous plus embrassés ou donné un câlin ??? Toujours lié à la future naissance : je nous vois déjà, les deux grands-pères, partir en virée à Francorchamps avec le petit (surtout pour une gaufre et un sachet de frites ! c’est une ambiance particulière de savourer ça dans le bruit…). Je ne sais même pas si Roland, l’autre grand-père, sera d’accord. De leur côté, j’imagine que les deux grands-mères auront aussi à cœur de faire des activités avec le petit. Ce sera certes moins culturel, moins éducatif… dans le genre bébés nageurs…

Carte postale « on recommence ».
Le 19 mars, je repassais sur le billard… petite intervention chirurgicale… On me rend à mes foyers (ceux qui ont connu le service militaire connaissent l’expression) et pendant 6 jours j’ai été fort angoissé (saignements, constipation, … mais « tout ça c’est normal monsieur »). Une semaine de récupération et de repos avec une femme formidable, patiente, attentive et aussi inquiète que moi. Je suis étonné de la facilité avec laquelle on m’a laissé quitter Gasthuisberg malgré mes appréhensions. Je revis toutes les peurs du passé, mais cette fois sans la présence rassurante des infirmières, kinés, coaches sportifs, ergos. Les lessives se succèdent: vêtements, draps de lit… Et toujours le sourire de ma douce ! Mais que de peurs durant ces quelques jours .

Une petite carte postale « méfiez-vous du flacon ».
J’étais sous la douche, profitant comme un bienheureux de l’eau chaude, je tendais la main vers la petite étagère où se trouvent les flacons et sans être fort attentif, j’ai pris le plus grand flacon avec l’idée de me faire un shampooing. Tiens, c’en est un que je n’utilise pas souvent : il ne s’ouvre pas comme les autres. Tiens, le liquide n’a pas la même texture que les autres. Tiens, il a une odeur pas comme les autres. Ah, c’est normal, c’est du Cif ! Oublié par erreur après le nettoyage de la salle de bains.

Une carte postale « On se moque de qui ? ».
Nous avons tous vu ces images à la télévision : avec l’arrivée du soleil, une foule qui se précipitait vers la côte , faisant la file pour monter dans les trains, à l’aller comme au retour. Puis une réaction des bourgmestres de certaines villes côtières demandant d’éviter de prendre le train ; et la SNCB essayant d’imposer un nombre limité de voyageurs dans ses trains. Et dans le même temps, une publicité passait sur les ondes de la Première : Bernard va acheter sa sole à Ostende, en prenant le train, car il n’y en a plus chez son poissonnier à Bruxelles. Je ne comprends pas très bien notre Belgique…

Une dernière carte postale pour cette fois-ci : « la honte ».
Vous avez vu comme moi les images de nos plus grands représentants européens chez Erdogan ? L’attitude de Charles Michel est vraiment honteuse ! A ce niveau de pouvoir, on ne peut se permettre de telles gaffes ! Il devait céder son siège à sa collègue ! Il a, volontairement ou non, fait le jeu du Pouvoir turc. Charles Michel est au respect de la Femme ce que son frère Mathieu est à la connaissance du néerlandais.

Une idée musique… Le premier concerto pour piano de Tchaïkovski, avec Lang Lang. Un moment de bonheur !

mercredi 3 février 2021

 

Souquez les artimuses !

 

Il y a si longtemps que je n’ai plus pris mon clavier.

C’est normal, quand on n’a rien à dire, on ne le dit pas.

Les onze derniers mois ont été particuliers pour tout le monde et ma petite vie n’a rien d’extraordinaire… Si je cherche, j’ai peut-être l’une ou l’autre carte postale à vous partager. Mais habituellement ces cartes postales ont un côté humoristique… parfois un peu philosophique, or il se fait que je n’avais pas grand-chose de comique qui me soit arrivé à vous partager. Cependant…

La première carte postale s’intitule « ne rien faire est aussi parfois dangereux ». En juillet je me suis rendu à Gasthuisberg pour un contrôle. Pendant que Madicte faisait la file pour m’inscrire (elle prend souvent les choses en mains), j’attendais dans le grand hall d’entrée. Soudain j’ai entendu un bruit terrible tout près de moi. Premier réflexe : un attentat, mais dans la seconde je me suis rendu compte que ce n’était pas possible. Pas de cris, pas de fumée ou de poussière. Donc ce n’était pas non plus un morceau du plafond qui nous tombait sur la tête. Cinq ou six secondes ont été nécessaires pour me décrisper et tourner la tête pour essayer de comprendre et découvrir ce qu’il s’était passé… Il y a un espace réservé à des terminaux informatiques pour les gens qui s’inscrivent seuls pour les consultations et autres rendez-vous. Ces écrans sont fixés dans des boîtiers métalliques eux-mêmes fixés sur des socles bien lourds, pour éviter des les faire choir.
Or… il y a moyen de les faire choir ! Un vieux monsieur a perdu l’équilibre et a voulu se rattraper à l’un de ces appareils, bien trop léger pour résister  au poids d’un Belge moyen. Donc tout a volé par terre et a atterri à 10 cm de ma roue gauche. On dira qu’un ange gardien a veillé à ce que je me parque à cet endroit, car 20 ou 30 cm plus près des appareils, c’eût été pour ma pomme, ou pour ma poire. Les angles du boîtier métallique auraient de loin été plus fort que mon petit crâne, qui en a pourtant déjà vu d’autres. Un gardien a redressé l’appareil, des gens bienveillants ont d’abord assis le vieux monsieur à même le sol et se sont occupés de lui.

Et une douzaine de badauds ont sorti leur smartphone pour filmer et prendre des photos. Ainsi ils ont eu quelque chose à raconter, photos à l’appui (contrairement à moi, qui ai pris la photo deux mois après pour vous permettre de visualiser ma prose).

Toujours Gasthuisberg, quelques mois plus tard: début décembre, je me présente à un contrôle et passe une heure dans une salle en compagnie de deux charmantes dames en blanc, où l’on mesure la capacité de ma vessie (c’est un exercice sérieux, qui n’a rien à voir avec les exercices estudiantins qui se pratiquent souvent avec de la bière et via la bouche; moi c’était du sérum physiologique et directement par la sortie). Trois jours plus tard nous recevons un coup de fil de Gasthuisberg nous expliquant que l’une des infirmières qui s’est occupée de moi a été testée positive au Covid. Je dois donc également me faire tester, mais après un temps nécessaire pour l’incubation. Me voici donc en quarantaine durant 6 jours. Plus aucun contact, plus de kiné, plus de sortie, plus de câlins avec ma femme préférée. Je savais que l’isolement n’est pas marrant; ici je l’ai vécu complètement. J’ai évidemment pensé à maman, qui a vécu la quarantaine dans son home après avoir été testée positive, enfermée dans sa chambre, recevant les repas de personnes complètement emmitouflées, masquées, sans aucun contact physique… C’est terrible.

Carte postale « quand votre famille s’agrandit » . Nous avons eu la grande et bonne surprise d’apprendre que Jan et Emilie attendent un enfant ! Il y avait un petit emballage cadeau caché au living et nous devions d’abord le trouver. L’emballage contenait le test de grossesse positif. Yéééé ! Nous voilà en route pour une nouvelle aventure de la Vie ! Il a fallu garder la nouvelle secrète jusqu’à ce que les futurs parents l’annoncent eux-mêmes, ce qui est fait. Nous avions déjà depuis longtemps choisi comment nous nous appellerions en tant que grands-parents: mon attachement au coquelicot (pour la symbolique de cette fleur et son rappel du souvenir des anciens combattants) m’a fait choisir Poppy. Mais pour Madicte ce ne sera pas Mommie 😉 ! Elle a choisi Mamie…

Je ne sais pas comment vous réagissez face à vos rêves… Moi je ne m’en souviens pour ainsi dire jamais, juste parfois une bribe, une image sans plus. J’ai une fois entendu cette phrase à la radio « Un rêve qui n’est pas interprété, c’est une lettre qu’on n’a pas lue ». J’ai juste constaté dans le tout petit peu de ce qui reste lors de mon réveil, c’est que je ne suis jamais en chaise roulante, je marche comme tout le monde.

La suite n’est plus vraiment des cartes postales, ce sont davantage des états d’âme. Tout ce que je fais se fait bien plus lentement qu’autrefois, j’ai vraiment l’impression que tout tourne au ralenti. N’ayant plus d’activité fixe, je me sens régulièrement inutile. Je me sens limité au niveau de l’espace de vie, limité dans ma capacité à réaliser certaines choses, j’ai envie d’essayer et dois parfois insister pour pouvoir essayer. Bien des gens veulent m’aider, dans les magasins par exemple. J’explique alors que c’est très gentil et amical de me proposer un coup de main, mais je préfère essayer seul, pour me donner un sentiment d’autonomie, pour ne pas devenir paresseux, pour entretenir ce que je sais faire, pour essayer d’encore progresser. Les gens comprennent bien et parfois sur le parking du Colruyt une conversation s’engage. J’ose aussi demander si un produit est trop haut dans les rayons. Il y a des domaines que Madicte a pris en mains il y a 6 ans et demi, des domaines où elle a posé sa marque, placé son organisation et où je ne me retrouve pas. Je gérais certains dossiers à ma manière autrefois et n’arrive pas à entrer dans son organisation (qui n’est pas mauvaise, loin de là ! mais qui n’est pas la mienne). J’aimerais peu à peu reprendre la main pour certaines choses, mais en alliant nos deux systèmes. Elle a pris en mains le décompte des frais à transmettre à l’avocat et est arrivée à saturation ; je devrais logiquement prendre le relais mais nous devrions organiser si pas une passation de pouvoir, à tout le moins un glissement de compétences. J’ai une boule dans le ventre quand je vois qu’il n’y a tout simplement pas de place pour déposer les dossiers qui s’amoncellent au living. Mon « bureau » dans notre chambre est une sorte de refuge mais qui est largement insuffisant pour ce que je voudrais organiser.

J’ai une reconnaissance infinie envers les amis qui viennent donner un coup de mains pour le jardin, j’ose demander, dire si c’est ok ou non. Ils se sont attaqués à l’intérieur (garage, atelier, lavanderie + la cabane de jardin : quatre lieux où s’accumulent des objets que nos enfants jetteraient sans même se poser de questions si nous devions disparaître maintenant). Dans ma précipitation à vouloir éliminer, je vais peut-être un peu vite parfois. Je voulais donner deux vieux ordis à une école, mais ils ne convenaient pas. Donc je me suis dit qu’ils étaient bons pour le parc à conteneurs ; Madicte m’a demandé d’attendre (yéééé !). Et voici qu’il y a quelques jours elle a trouvé en la personne d’un réfugié une destination au moins vieux des deux ordinateurs. Via Frédéric et la Défense, il a été nettoyé et remis en état avant d’être donné. Mais je n’envisage pas le même parcours pour du vieux (très vieux) matériel de camping et d’autres objets que je ne citerai pas ici (sérieusement :j’ai honte de ce que nous gardons parfois !). Bref pour le moment il y a aussi des pensées moins lumineuses… Lors de cette journée « on fait le vide », nous avons mis des objets devant la maison, avec un panneau « gratuit ». Un monsieur kosovar est passé, a tout pris et a demandé si nous n’avions rien d’autre. Nous lui avons trouvé du matériel de camping, il était très content. Et moi aussi. L’atelier m’est de nouveau accessible, je pourrai aller chercher moi-même un tournevis, de la colle, etc…

Les plans définitifs des adaptations de la maison sont prêts, le permis de bâtir est dans la poche. Peut-être verrons-nous la fin des travaux cette année ?

Au risque de me répéter, j’ai le grand bonheur de voir chaque matin Madicte danser, virevolter, chanter autour du lit. Les leçons de piano lui demandent beaucoup d’exercices ; elle s’entraîne donc de nombreuses heures chaque semaine. Je n’ai que du plaisir d’entendre les morceaux qu’elle joue ainsi que les gammes (« Et vos gammes Monsieur Wagner ? »). Nous nous disons régulièrement la chance que nous avons de nous être rencontrés il y a bientôt 41 ans. Notre chemin a été original, mais je ne regrette rien. Je re-signe chaque jour pour un nouveau bail.

Voilà… désolé pour le peu de cartes postales… ma vie est quelque peu monotone.

Si vous avez l’occasion, redécouvrez la musique du groupe « Rondo Veneziano », c’est entraînant et ça met de bonne humeur !