lundi 8 septembre 2014

Tiens, on a des nouvelles de Chose ? / Heb je nog nieuws van Dinges?


Nous voici près de trois mois après l’accident…
Certaines choses évoluent à l’Université de la Patience (site de Pellenberg). Depuis fin août, je peux me passer de mon attelle au poignet gauche: tout est reconsolidé ! Maintenant, c’est le travail de remusculation et d’assouplissement du poignet ; il faut que les tendons s’étirent (ça fait mal). Les kinés me font travailler l’équilibre ; j’arrive aussi à me faire passer de la position couché sur le dos à couché sur le côté gauche (grands mouvements des bras impossibles à réaliser sur un lit d’une personne…).
L’équipe des kinés trouvait que le déséquilibre entre les deux poignets devenait trop grand et a demandé aux médecins de me libérer des fixateurs du poignet droit. Ce mercredi 17/09, on va m’enlever toute la ferraille. Mais… la dernière radio montre que le poignet droit n’est pas réparé : les os ne sont pas ressoudés. J’attends une solution qui satisfasse tout le monde; peut-être une attelle ? Peut-être de nouvelles plaques dans le poignet ?
Dépendant des autres pour des gestes parfois futiles (ramasser une feuille tombée par terre, rappeler une infirmière parce que j’ai oublié mon gsm sur la table, …), je me rends compte que je suis en train de faire l’école de l’humilité. Oser demander… j’ai encore du chemin à faire ! Il en va de même quand je me laisse faire pour la toilette ou pour les soins. Et je reste convaincu que la Vie est belle !
Parfois le temps passe vite: journées bien remplies par la rééducation, puis visites, puis préparations du soir, remise au lit, soins, etc… Parfois la frustration de ne pas pouvoir regarder un film ou une émission à la tv (une fois interrompu par ex pour la mise au lit, je n’ai plus envie de regarder la suite ; ce qui n’est pas le cas avec un dvd : j’arrête quand je veux et je n’ai rien perdu lors de la reprise). Je suis très content de recevoir vos visites ! Elles me font un bien terrible ! Ne vous en privez pas !!! La manière de faire est efficace : j’ai du temps avec chacun de vous en me tenant à deux visites par jour. Les sms sont toujours le moyen le plus efficace pour me contacter. Décrocher mon gsm à temps quand il sonne reste une performance rare.
Nous continuons à nous réserver le samedi à deux; Madicte et moi avons besoin de ce temps! La séparation est dure. Soutenus par vous tous, nous avons aussi nos petits creux. Madicte doit affronter la chimio dès le 19 septembre (plus tôt que prévu). Je sais que vous ne l’oubliez pas dans vos pensées, dans vos prières. Je sais que beaucoup d’entre vous continuent à faire la fortune des marchands de bougies. Comme le disaient les philosophes Stadler et Waldorf : « C’est le temps que tu as consacré à ta rose qui fait qu’elle est importante à tes yeux ! ». Le temps que vous nous consacrez en dit long sur les liens qui nous unissent. Vos messages nous le montrent, nous le crient, nous le murmurent… Madicte me disait que nous récoltons ce que nous avons semé; et je lui répondais que je ne suis pas conscient d’avoir semé tant au cours de ma Vie. En fait nous semons sans toujours nous rendre compte. Madicte essayait de se souvenir de cette fable d’une femme qui rapporte de l’eau dans sa cruche chaque jour, mais de l’eau s’échappe de sa cruche. Et au fil du temps, le chemin qu’elle parcourt s’embellit de petites plantes et fleurs qui profitent de l’eau « perdue »… Belle illustration ! Et à propos de chemin, je vous livre ce parcours que certains ont entrepris depuis de longues semaines : certaines et certains d’entre vous se sont mis à marcher ou à courir chaque jour ou chaque semaine (ben oui, les pensionnés ont moins de temps que les actifs !) ; vous avez eu les mêmes mots : vous marchez avec moi ! Je suis avec vous, peut-être un peu à la traîne, mais j’y suis ! Gardez le rythme !
Parmi les pensées que je tiens également à vous partager, il y a mon papa qui doit subir lui aussi une chimio. Je vous le confie, ainsi que maman qui est revenue à la maison.
Je dis merci chaque soir dans ma prière pour les visages rencontrés, les noms évoqués, les idées échangées, les réconciliations, le chemin parcouru depuis 55 ans. Je n’oublie personne parmi vous qui vivez des moments difficiles. Prenez ce que vous voulez dans ces paroles, n’ayez pas peur de vous y retrouver: vous y êtes !

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