Un coup de blues m'a empêchée
cette semaine de reprendre le fil du blog.
J'en parlerai plus loin.
Nous voilà, chacun sur un lit d'hôpital l'un en face de l'autre ce dimanche matin notre ordinateur portable en face de nous. Pierre écoute des chansons tendres de notre jeunesse, Maxime et Catherine le Forestier, Barbara, Joe Dassin, ... ambiance favorable pour reprendre la plume ou plutôt, le clavier.
Nous voilà, chacun sur un lit d'hôpital l'un en face de l'autre ce dimanche matin notre ordinateur portable en face de nous. Pierre écoute des chansons tendres de notre jeunesse, Maxime et Catherine le Forestier, Barbara, Joe Dassin, ... ambiance favorable pour reprendre la plume ou plutôt, le clavier.
Je voudrais d'abord exprimer mon
immense gratitude pleine d'émotion
envers toutes les personnes qui pensent à nous, qui l'expriment ou non, pour toutes
ces pensées affectueuses, ces petits et grands gestes de soutien qui nous sont
offerts avec tant d'empathie et de gentillesse.
Chacun à sa façon nous donne de son temps, de sa disponibilité, de son
amitié, de son expertise aussi, quand il s'agit de donner un coup de main
spécifique dans la maison, dans le ménage, dans le jardin, dans les transports,
dans le méandre administratif des
assurances, dans les soins de santé, ou simplement en étant cette oreille ou
cette épaule attentive où le trop plein de chagrin peut s'écouler un instant,
le temps de reprendre des forces pour continuer notre combat ... MERCI à tous!!!
Nous qui avons plutôt la tendance à donner, à être là pour les autres, nous voilà en train d'apprendre à recevoir, à accueillir, à oser demander (c'est le plus difficile).
Depuis longtemps je dis à ma nounou, Myselle, qui a passé sa vie à nous choyer comme ses propres enfants, de nous laisser ce plaisir ("gun ons dat plezier" ) de lui donner à notre tour tout cet amour qui s'exprime dans les petits gestes de la vie. Je sais la joie qu'on ressent quand on peut donner, se sentir utile, offrir le meilleur de soi-même parce que l'autre est important à nos yeux.
A nous d'appliquer ce beau principe et d'offrir à l'autre cet espace de joie partagée, d'apprendre à ne pas se sentir en reste, en dette, d'accepter que l'autre puisse exprimer son attachement par des petits et grands gestes qui nous vont droit au cœur, d'accepter tout simplement d'être aimé et de laisser à l'autre son espace de créativité pour l'exprimer.
Je pense que ce que nous vivons là doit être une illustration de ce qu'on appelle l'Amour inconditionnel, il n'y a pas de conditions qui règlent la relation. Le don de l'autre se fait sans que celui qui reçoit se sente coincé et dans l'obligation de rendre la pareille. Accueillir la générosité de l'autre, la recevoir sans chichis, dans la simplicité, c'est aussi apprendre l'humilité et reconnaître qu'on a besoin de l'autre, des autres pour vivre heureux, pour partager les moments de joie et de peine, mais aussi pour traverser debout les épreuves et les moments de fragilité.
Nous n'avons pas d'attente précise, nous accueillons ce qui vient, ce que chacun à sa façon manifeste et nous nageons dans une corne d'abondance, tant il nous est donné.
Nous qui avons plutôt la tendance à donner, à être là pour les autres, nous voilà en train d'apprendre à recevoir, à accueillir, à oser demander (c'est le plus difficile).
Depuis longtemps je dis à ma nounou, Myselle, qui a passé sa vie à nous choyer comme ses propres enfants, de nous laisser ce plaisir ("gun ons dat plezier" ) de lui donner à notre tour tout cet amour qui s'exprime dans les petits gestes de la vie. Je sais la joie qu'on ressent quand on peut donner, se sentir utile, offrir le meilleur de soi-même parce que l'autre est important à nos yeux.
A nous d'appliquer ce beau principe et d'offrir à l'autre cet espace de joie partagée, d'apprendre à ne pas se sentir en reste, en dette, d'accepter que l'autre puisse exprimer son attachement par des petits et grands gestes qui nous vont droit au cœur, d'accepter tout simplement d'être aimé et de laisser à l'autre son espace de créativité pour l'exprimer.
Je pense que ce que nous vivons là doit être une illustration de ce qu'on appelle l'Amour inconditionnel, il n'y a pas de conditions qui règlent la relation. Le don de l'autre se fait sans que celui qui reçoit se sente coincé et dans l'obligation de rendre la pareille. Accueillir la générosité de l'autre, la recevoir sans chichis, dans la simplicité, c'est aussi apprendre l'humilité et reconnaître qu'on a besoin de l'autre, des autres pour vivre heureux, pour partager les moments de joie et de peine, mais aussi pour traverser debout les épreuves et les moments de fragilité.
Nous n'avons pas d'attente précise, nous accueillons ce qui vient, ce que chacun à sa façon manifeste et nous nageons dans une corne d'abondance, tant il nous est donné.
J'aimerais exprimer notre
gratitude plus personnellement et
répondre à tous les messages que nous recevons, mais actuellement, je n'y
arrive pas faute de temps et de disponibilité.
Mes excuses aux personnes qui
attendent une réponse, elle viendra je l'espère, mais il faudra un peu de
patience. Merci d'en avoir!
Mais certains parmi vous attendent
sans doute des nouvelles concrètes. Les
voici:
Pierre va enfin être libéré
de ce fixateur externe au poignet droit mercredi prochain, ça se fera sous
anesthésie locale. La soudure des os
n'est pas encore terminée, mais il aura sans doute un autre moyen de fixation
qui lui permettra de continuer la consolidation de ses os, sans cet appareil si
invalidant. Vendredi 12 septembre,
exactement 3 mois après son accident, Pierre pourra à nouveau franchir le seuil
de notre maison. Avec une ergothérapeute
on va découvrir tous les aménagements nécessaires pour qu'il puisse fonctionner
le plus normalement possible en chaise roulante à la maison. C'est une visite exceptionnelle, car son état
de santé nécessite encore beaucoup de soins et d'équipements dont on ne peut disposer
actuellement chez nous. Son transport
doit aussi se faire dans un véhicule adapté disposant d'une sorte de plateforme
amovible qui permet le chargement d'une personne en chaise roulante.
J'aurais bien envie parfois de le kidnapper et de le ramener à la maison, mais mission impossible, on n'arriverait même pas à le mettre dans la voiture! Je n'ai pas le gabarit de Drisse (cfr les Intouchables), c'est plutôt Pierre qui l'avait. Chez nous c'est lui qui s'amusait à me soulever comme une plume dans ses bras forts et tendres, moi j'ai déjà du mal, rien qu'à lui soulever les jambes...
Pierre n'est pas encore en état d'aller et de sortir de sa chaise roulante tout seul, c'est à l'aide d'une sorte de petite grue que, entouré d'une toile, il est soulevé, déplacé et déposé. (Quand il pend ainsi entre ciel et terre je l'imagine comme un gros bébé porté au bout du bec d'une cigogne.)
Une fois qu'il pourra réutiliser ses deux poignets la vraie revalidation vers l'autonomie commencera. Ses bras doivent compenser ce que ses jambes ne peuvent plus faire.
Trois mois, c'est long, mais c'est sans doute court par rapport au temps qu'il faudra encore attendre avant qu'il ne puisse vraiment, définitivement rentrer chez nous. Mais il vaut mieux vivre ce temps d'attente au jour le jour en regardant chaque progrès qui le rapproche de ce moment, plutôt que de compter sur le calendrier les feuilles qu'il faudra encore tourner, les pleines lunes qu'il lui faudra encore admirer du haut de sa chambre d'hôpital avant que notre Pierrot ne voie réapparaître son astre préféré dans le ciel de notre jardin.
J'aurais bien envie parfois de le kidnapper et de le ramener à la maison, mais mission impossible, on n'arriverait même pas à le mettre dans la voiture! Je n'ai pas le gabarit de Drisse (cfr les Intouchables), c'est plutôt Pierre qui l'avait. Chez nous c'est lui qui s'amusait à me soulever comme une plume dans ses bras forts et tendres, moi j'ai déjà du mal, rien qu'à lui soulever les jambes...
Pierre n'est pas encore en état d'aller et de sortir de sa chaise roulante tout seul, c'est à l'aide d'une sorte de petite grue que, entouré d'une toile, il est soulevé, déplacé et déposé. (Quand il pend ainsi entre ciel et terre je l'imagine comme un gros bébé porté au bout du bec d'une cigogne.)
Une fois qu'il pourra réutiliser ses deux poignets la vraie revalidation vers l'autonomie commencera. Ses bras doivent compenser ce que ses jambes ne peuvent plus faire.
Trois mois, c'est long, mais c'est sans doute court par rapport au temps qu'il faudra encore attendre avant qu'il ne puisse vraiment, définitivement rentrer chez nous. Mais il vaut mieux vivre ce temps d'attente au jour le jour en regardant chaque progrès qui le rapproche de ce moment, plutôt que de compter sur le calendrier les feuilles qu'il faudra encore tourner, les pleines lunes qu'il lui faudra encore admirer du haut de sa chambre d'hôpital avant que notre Pierrot ne voie réapparaître son astre préféré dans le ciel de notre jardin.
En ce qui me concerne, j'ai été chez
l'oncologue de St-Truiden mardi passé. Il
s'agit d'une personne encore jeune et agréable de contact, empathique certes. Ce
qu'elle avait à me dire par contre, m'a plutôt démoralisée. Bien que l'opération ait supprimé toutes les
cellules cancéreuses, vu le genre agressif de ce type de cancer, on ne peut faire
traîner la suite du traitement (préventif).
J'ai le sentiment qu'on va tirer au canon sur une mouche, tant ce
traitement me semble lourd, mais comme je n 'ai pas envie de prendre de risques
de rechute, je m'y soumets.
Le 19 septembre on commence par me placer un cathéter sous anesthésie locale afin de ne pas devoir à chaque prise de sang ou infusion médicamenteuse repiquer une veine des bras. Après son placement, il sera tout de suite inauguré et j'aurai droit à la première chimio. Vers le dixième jour, (non pas le Huitième jour!) ce sera l'automne et le début de la chute des feuilles rousses, non, des cheveux roux. Comme je n'ai pas l'intention de subir ce dégarnissage progressif, mon amie Vera qui me coupe les cheveux régulièrement, avec beaucoup de tendresse va veiller au grain, non au crin et me fera une coupe maison dame blanche sans crème fraîche.
J'ai aussi pris rendez-vous chez un coiffeur, perruquier pour commander un couvre-chef de remplacement en attendant que le printemps fasse repousser des fils de cuivre sur ma tonsure, ou seront-ce des fils d'or ou d'argent? Il paraît qu'on peut avoir des surprises. C'est comme dans les œufs Kinder. Je ne sais donc pas ce que les cloches de Pâques me réservent, au pire, j'aurai la toison d'un agneau et je serai quand même très bèèèèèlle.
Le 19 septembre on commence par me placer un cathéter sous anesthésie locale afin de ne pas devoir à chaque prise de sang ou infusion médicamenteuse repiquer une veine des bras. Après son placement, il sera tout de suite inauguré et j'aurai droit à la première chimio. Vers le dixième jour, (non pas le Huitième jour!) ce sera l'automne et le début de la chute des feuilles rousses, non, des cheveux roux. Comme je n'ai pas l'intention de subir ce dégarnissage progressif, mon amie Vera qui me coupe les cheveux régulièrement, avec beaucoup de tendresse va veiller au grain, non au crin et me fera une coupe maison dame blanche sans crème fraîche.
J'ai aussi pris rendez-vous chez un coiffeur, perruquier pour commander un couvre-chef de remplacement en attendant que le printemps fasse repousser des fils de cuivre sur ma tonsure, ou seront-ce des fils d'or ou d'argent? Il paraît qu'on peut avoir des surprises. C'est comme dans les œufs Kinder. Je ne sais donc pas ce que les cloches de Pâques me réservent, au pire, j'aurai la toison d'un agneau et je serai quand même très bèèèèèlle.
L'humour et l'autodérision sont
les antidotes que Pierre et moi
pratiquons depuis toujours contre la déprime, car le rire permet de rester
léger et de ne pas s'enfoncer dans les marécages du chagrin et de la peur.
C'est une bonne thérapie et rire ensemble c'est encore plus efficace et c'est
excellent pour la santé, nous parlons de notre hilarothérapie (je trouve que
c'est moins menaçant que chimio- ou radiothérapie). La médecine classique n'est pas très ouverte
aux thérapies complémentaires, même si elles ont déjà prouvé leur utilité. Cependant, je suis sûre que notre hilarothérapie
ne peut être une contrindication, au contraire, ne dit-on pas en néerlandais
"Lachen is gezond"?
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